Le restaurant Lucerne célèbre ses 50 ans

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«La restauration, c’est une passion. Toutes ces années d’expérience m’ont appris une chose : si tu ne travailles pas, ton commerce ne survivra pas», affirme l’entrepreneur baieriverain Roger Lavoie, qui célèbre ce mois-ci les 50 ans d’existence d’un des piliers de sa carrière d’entrepreneur, le Restaurant Lucerne.  

Photo : Antoine Pelland-Ratté

Photo : Antoine Pelland-Ratté

L’odeur de la friture se répand jusque dans son bureau éparpillé, situé au cœur du commerce fièrement établi sur la rue Bagot à La Baie. Les lamentations répétées des téléphones mêlées à cette mémorable et plaisante odeur gourmande crée une atmosphère nostalgique, favorable aux idées et à la passion. Après 50 ans d’existence, le Lucerne est devenu un véritable musée, où chaque élément du décor a une histoire à raconter.

Lavoie a ouvert son premier commerce lorsqu’il avait 17 ans, à Grande-Baie en 1969. Il s’agissait d’un simple petit salon de billard. Ce n’est que quelque temps après cette première acquisition que le jeune homme a appris, grâce à une connaissance, qu’un charmant casse-croûte à Bagotville était en vente. Devenu son propriétaire, il a finalement abandonné son premier achat pour concentrer ses efforts sur ce qui allait s’appeler le «Restaurant Lucerne».

«C’est drôle, mais ce qui m’a beaucoup aidé à mes débuts, c’est que je faisais beaucoup de sport. Ça m’a permis de connaître beaucoup de monde. Les gens savaient que j’étais ici, alors ils parlaient de moi. […] Si tu ne t’impliques pas dans ton milieu et que tu ne parles à personne, ça ne marchera pas», prévient-il.

Dans les années 70, le Restaurant Lucerne était plutôt modeste. Il comptait seulement trois places assises et servait principalement des frites et des hot-dogs. «Ça pognait beaucoup, alors j’ai pu agrandir rapidement. J’ai levé le plafond, j’ai fait une salle de billard au sous-sol et même une taverne. La clientèle augmentait tout le temps», se souvient-il.

Avec les années, Roger Lavoie a diversifié les champs d’expertise de son restaurant. Un vaste service de traiteur et une boulangerie se sont ajouté au reste du bâtiment, qui accumulait les agrandissements. Les multiples extensions du 1302 rue Bagot, toutes enchevêtrées les unes sur les autres, témoignent de cette formidable période de croissance.

Photo : Antoine Pelland-Ratté

Photo : Antoine Pelland-Ratté

Aujourd’hui, Le traiteur Lucerne a une clientèle très répandue. Il fournit des repas à plusieurs écoles de la région et est impliqué dans d’importants événements. «C’est 80 000 de nos repas qui se sont retrouvés dans Charlevoix en 2018, pendant le dernier sommet du G7», dit-il avec fierté. De nombreuses productions cinématographiques ont aussi eu recours aux services du traiteur, comme celle de La disparition des lucioles, un film tourné à La Baie en 2017.

Près d’une centaine d’employés travaillent actuellement sous la tutelle du Baieriverain, qui possède plusieurs autres commerces dans la région, comme le Bistro de l’Aérogare à Bagotville et Le Restaurant du Coin à Chicoutimi. Malgré tout, l’histoire entre M. Lavoie et le restaurant Lucerne demeure familiale. «Ma famille m’a beaucoup assisté, même que ma sœur a travaillé avec moi pendant 40 ans. Il y a d’autres employés qui travaillent ici depuis 35 ans», se réjouit-il.

La recette secrète de M. Lavoie

Selon l’entrepreneur, pour qu’un restaurant familial tel que le sien perdure dans le temps, il doit apprendre à se démarquer des grandes chaînes de restauration rapide. Pour ce faire, l’expérience lui a enseigné quelques trucs :

Photo : Antoine Pelland-Ratté

Photo : Antoine Pelland-Ratté

«Si tu veux faire durer ton restaurant, il te faut de la qualité avec constance.»

«Il faut faire des choses que les autres ne font pas. Il faut se concentrer sur ses forces. Moi, je me démarque parce que tout ce qu’on produit est fait maison.»

«Le système d’aujourd’hui est très rapide et il faut apprendre à suivre. C’est pour ça qu’il faut se moderniser.»

Selon M. Lavoie, les restaurants familiaux sont malheureusement voués à disparaître à cause de la compétition. «Les passionnés comme nous sont rares. Si tu es entrepreneur et que tu as de l’argent à dépenser, tu ne vas pas t’acheter un restaurant comme celui-là. Non. Tu vas plutôt investir dans une grande chaîne de restaurants», déplore-t-il.

L’entrepreneur demeure toutefois très confiant pour l’avenir du Lucerne et de son service de traiteur. Il sait qu’il pourra compter sur beaucoup d’appuis lorsqu’il prendra sa retraite dans les prochaines années. Il pense notamment à sa fille qui a travaillé avec lui dès l’adolescence. Pour l’instant, Roger Lavoie s’épanouit dans son milieu. «Ma clientèle à 50 ans aujourd’hui. Quand elle est accrochée à toi comme ça, elle ne s’en va jamais. C’est une grosse famille pour moi.»

 

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