Accusations de cyberintimidation : Un problème complexe
Une enquête de l’Institut national de santé publique du Québec révèle que 43% des jeunes adultes sont victimes de cyberintimidation par textos. (Crédit Zachary Desrosiers)
La cyberintimidation est omniprésente depuis l’arrivée des réseaux sociaux. Or, il n’y a aucune accusation précise pour ce genre de délit.
L’anonymat en ligne est l’un des principaux obstacles à la poursuite en justice contre les auteurs de cyberintimidation. Les personnes qui se livrent à ces actes malveillants se cachent derrière des pseudonymes et des comptes fictifs, rendant difficile leur véritable identité. Cela complique grandement la tâche des enquêteurs. Il existe des méthodes poussées afin de réussir à trouver l’identité des personnes, mais il s’agit d’un long processus.
« Nous avons des enquêtes pour tracer ces comptes-là, la Sûreté du Québec a une escouade qui enquête au niveau de l’internet. C’est rare que la personne qui est victime n’ait aucune idée de qui peut le ou la menacer et donc souvent on réussi à retrouver la personne », affirme le relationniste aux affaires publiques du Service de police de Saguenay, Luc Tardif.
Encore des lacunes
Il est possible de retrouver la personne qui commet ses actes, mais comment le punir? Selon la porte-parole adjointe du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Patricia Johnson « À ma connaissance, je ne crois pas qu’il y ait une infraction dans le code criminel pour cela (…) il faut que l’infraction soit codifiée et dans le cas de la cyberintimidation, elle se doit d’être harcelante sinon elle ne fait pas partie du code. Il y a quelques infractions du Code Criminel dont les articles 172.1 et 372 du Code qui prévoient l’utilisation de moyen de télécommunications directement dans le libellé des infractions. »
Une autre difficulté réside dans la preuve des actes de cyberintimidation. Contrairement à la vie réelle, où il peut y avoir des témoins ou des preuves tangibles, la cyberintimidation se déroule principalement en ligne, sous forme de messages, de commentaires ou de publications. Les victimes doivent donc conserver des captures d’écran et des enregistrements des messages pour montrer les preuves. « La majorité du temps, il s’agit de plaintes faites des étudiants. Sinon de personnes à qui on tente d’extorquer de l’argent » mentionne l’homme. Trop souvent, les victimes hésitent à porter plainte par peur de vengeance.