Ces oubliées de la crise du logement

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C’est plus de 2000 femmes annuellement qui trouvent refuge dans les maisons d’hébergement pour victimes de violence conjugale.

Des femmes victimes de violence conjugale ici à Saguenay, mais également partout au Québec doivent se résigner à retourner vivre avec leur agresseur, et ce, après avoir fui le milieu toxique dans lequel elles baignaient. La rareté de logements minimise en effet leur chance de trouver leur propre chezsoi. 

C’est indigne, mais surtout très inquiétant. Le taux d’inoccupation des logis dans la municipalité est estimé à 1,7 %, pourcentage qui ne laisse presque aucune issue possible à ces femmes qui vivent un réel calvaire là où elles habitent. 

Lorsqu’il est question de crise du logement, ce sont souvent les moins nantis ou les nouveaux arrivants qui sont décrits comme étant les principales victimes du phénomène. N’en demeure pas moins que plus de 2300  femmes et 2 000 enfants à l’échelle de la province sont accueillis chaque année dans les maisons d’hébergement. 

Ces dernières ne peuvent être la solution à long terme pour les femmes qu’elles protègent. Leurs ressources sont limitées, mais surtout le volume de demandes est effréné. Ces milieux marquent donc une transition d’un chapitre à l’autre dans la vie des victimes plutôt qu’un refuge permanent. 

Le problème, c’est qu’avec le manque de logements, il devient plus complexe pour ces femmes d’espérer construire quelque chose de nouveau, dans un nouvel environnement, loin de leur passé douloureux. Certaines n’ont d’autre solution que de se réinstaller sous le toit où elles ont été maltraitées. 

Celles qui veulent vraiment trouver une nouvelle adresse ont une démarche lourde et éreintante à traverser. La quête d’un nouveau chez-soi se fait généralement dans un climat tendu, mais surtout dans un climat de peur. L’idée que leur agresseur les retrouve et s’en prennent à elles peut intensifier tout le processus. 

La mobilisation pour la construction de logements abordables, mais surtout de logements sociaux devrait s’accélérer. L’enjeu du logement n’a semblé être qu’une guerre de chiffres au courant des derniers mois, particulièrement au plus fort de la campagne électorale. 

Un parti promettait quelques milliers de nouveaux logements, l’autre renchérissait. Il est temps que l’enjeu du logement ne soit plus juste une guerre politique, une enchère de la plus grande promesse. Il est temps qu’on s’active en tant que société et qu’on ouvre nos chantiers.  

Espérons que la nouvelle ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau saura faire mieux que sa prédécesseure Andrée Laforest, qui rappelons-le, a nié pendant plusieurs années l’existence même de la crise du logement. 

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