TDAH : des parents constatent des signes en pandémie
Avec le confinement, certains parents ont pu constater des signes de trouble de déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH) chez leurs enfants. De l’agitation, de la difficulté à se concentrer sur les devoirs et de l’impulsivité ont été observés.
« J’ai une mère qui a fait appel à moi pendant le confinement parce qu’elle ne savait plus quoi faire avec son plus jeune. Il ne tenait pas en place et il n’était pas capable de se concentrer sur ses travaux. On lui a prêté du matériel pour l’aider », témoigne le psychologue Louis Legault.
Alors que les parents ont l’habitude d’être avec leurs enfants dans des contextes autres que scolaire, la pandémie a fait en sorte qu’ils doivent parfois agir à titre de professeur. Le phénomène a surtout pu être aperçu lors de la première vague, lorsque le choix d’envoyer ou non les enfants à l’école était libre.
Plusieurs ont alors pu remarquer qu’il était difficile pour leur enfant de se tenir assis devant des travaux scolaires pendant de longues périodes. « Les parents se sont vraiment rendus compte des particularités de leurs enfants. Ils ont aussi vu des difficultés dans les matières de base, ce qui peut avoir une incidence sur leur parcours », explique le psychologue.
Comme dans plusieurs autres domaines, la pandémie a retardé la prise de rendez-vous pour les diagnostics de TDAH. Les entretiens d’évaluation sont également plus difficiles. « En temps normal, on est tout le temps en train d’échanger du matériel, soit des feuilles avec des activités, des blocs, des échanges d’images. Tout ça on ne peut plus le faire. C’est vraiment moins évident », rapporte Louis Legault.
Attention aux faux diagnostics
De son côté, la sociologue et professeure à l’Université du Québec à Chicoutimi, Marie-Christine Brault, tient à mettre les parents en garde contre les faux diagnostics de TDAH. « Un enfant qui est agité, ça ne veut pas toujours dire qu’il est TDAH. Ça peut révéler d’autres problématiques », affirme-t-elle.
Elle souligne notamment que les plus jeunes de classe ont statistiquement plus de chances d’être diagnostiqués d’un trouble de l’attention, étant donné que la maturité et le développement cognitif de ceux-ci n’est pas au même niveau que les plus vieux de la même classe.