La poésie québécoise en santé

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Le milieu québécois de la poésie est en santé selon le libraire Philippe Fortin de la librairie Marie Laura de Jonquière. Photo: Jérémie Camiramd

Malgré la crise sanitaire qui a confiné les librairies et les artistes, le milieu de la poésie se porte bien, au Québec, en 2021. Une confiance renouvelée des maisons d’édition envers le genre a changé la donne dans les dernières années, sans toutefois éliminer le stigma l’entourant, selon des experts de la région.  

Le libraire chez Marie Laura à Jonquière Philippe Fortin constate une légère augmentation des ventes de recueils de poésie dans la dernière année. Une hausse marginale observée surtout lors des confinements où la vente se réalisait à coup de commandes.   

« La poésie n’a jamais été un gros vendeur en librairie et la pandémie n’a pas changé grand-chose à ça, quoique, à l’époque où on était fermé et qu’on faisait que de la commande à livrer, de temps en temps, j’ai vu des recueils de poésie au travers des commandes que les gens faisaient, ce que je ne voyais pas habituellement », dit-il. 

L’enseignante de littérature à l’Université du Québec à Chicoutimi Anne-Martine Parent explique, quant à elle, ce gain d’intérêt par une meilleure accessibilité du genre auprès de la population.  

Un plus simple accès promu, avant tout, par de jeunes maisons d’édition comme La Peuplade, maison basée au Saguenay-Lac-Saint-Jean et qui a publié récemment le premier recueil de Benoît Pinette, alias Tire le coyote.  

« Il y a vraiment une vague de nouvelles maisons d’édition et ça a changé plusieurs choses dans le portrait littéraire, raconte-t-elle. Des gens, qui ne trouvaient pas leur place dans les maisons d’édition traditionnelles, ont pu être publiés, ça a pu être diffusé.» 

Outre l’apport des éditeurs, Philippe Fortin estime que le genre s’est épanoui, quittant les thèmes classiques qui formaient autrefois son exclusivité. Maintenant, bien plus actuelle, la poésie rejoint un public plus large, selon celui qui œuvre pour une quatrième année consécutive sur le jury du Prix du libraire de poésie.  

« Ces dernières années, je constate avec joie que la poésie est de plus en plus bien ancrée dans son époque, aborde les enjeux qui sont les nôtres un peu partout en société », affirme-t-il,  citant notamment les Premières Nations et les enjeux en lien avec la diversité qui jouissent d’une meilleure représentativité qu’avant dans le milieu.  

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