Jean Désy : guérir la tête pour guérir le corps
Le médecin, enseignant et poète Jean Désy déplore le sort réservé à la culture pendant la pandémie. « L’abolition des arts a créé une distorsion qui a donné une autre sorte de maux », a-t-il affirmé lors d’une visioconférence tenue mercredi.
Présenté par la Cellule régionale d’innovation en médiation culturelle et Culture Saguenay—Lac-Saint-Jean, le webinaire a donné l’occasion à Jean Désy et ses auditeurs, de réfléchir à la médecine moderne, peu après le premier anniversaire de la COVID-19.
L’auteur a expliqué l’importance des arts dans le domaine de la santé, à l’ère où l’accès aux divertissements a été interdit. Il croit que toutes les formes d’art permettent de garder un esprit en santé, ce qui n’a pas été pris en considération durant la dernière année pour les maux psychologiques.
Cumulant près de quarante années de médecine, Jean Désy ne nie pas l’importance d’une intervention physique auprès d’un malade. Cependant, il raconte que pour le bien-être d’un malade, le contact humain, la parole et la confiance sont nécessaires.
Celui qui relève du monde de la science et du domaine des arts assure qu’il n’y a pas de guérison de toutes formes de maux physiques, si les maux psychiques ne sont pas pris en considération. Philosophant sur plusieurs aspects de cette théorie qu’il a su développer au fil des années, il affirme : « La santé pour moi, n’est pas l’absence de la maladie. C’est d’être capable de jongler avec toutes sortes de maux et de garder l’équilibre avec la joie. »
Enseignant en littérature à l’Université Laval, M. Désy apprend à ses élèves à travers l’art de la littérature, comment un texte « souffrant », comme il le rapporte, peut toucher un individu au niveau cognitif. Il prend exemple sur l’essaie de Nelly Arcand, Putain : « Les textes que je fais lire sont moins l’analyse, mais plutôt la synchronicité (avec le lecteur) et ceux-ci. »
La conférence s’est terminée sur une réflexion pour les prochaines années. Jean Désy espère que la révolution sera poétique pour la prochaine décennie, sans oublier les avancées technologiques en médecine.
« La technoscience, c’est merveilleux, mais ça ne suffit pas à la santé de la population », ajoute-t-il.