Alcool et drogues à la chasse : le projet de loi suscite la grogne

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Le projet de loi 88 soulève l’indignation auprès des communautés des chasseurs et auprès d’associations, comme la Fédération des pourvoiries. (Photo : Zachary Nicolas)

 

Le projet de loi déposé récemment par le gouvernement du Québec afin d’interdire la consommation d’alcool et de drogues sur les terrains de chasse fait des sceptiques et suscite la grogne chez de nombreux chasseurs du Saguenay.

 

« Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai cru qu’il s’agissait d’un poisson d’avril! », s’exclame Sylvain Blackburn, le propriétaire du magasin de chasse et pêche Pronature .

« Depuis l’âge de 15 ans je vais à la chasse et aujourd’hui j’ai 63 ans. Je monte toujours une caisse de bière avant d’y aller! »

M. Blackburn rappelle que la consommation modulée a toujours été permise car il s’agit d’abord et avant tout d’activités récréatives. Il estime que le gouvernement devrait s’attarder au braconnage ou à d’autres phénomènes plus urgents.

 

Comme le nombre d’agents de la faune dégringole au Québec depuis plusieurs années, soit 331 en 2021, Zachary Nicolas, un jeune chasseur, exprime ses doutes sur l’efficacité du contrôle territorial. « Je vais devoir me surveiller, mais non, je ne respecterai sûrement pas la loi parce que la chasse est synonyme de vacances pour moi. Je ne m’empêcherai certainement pas de prendre une bière! », martèle l’homme de 20 ans.

 

Bien que le nombre d’accidents liés à la chasse demeure minime, le projet de loi 88 vise à imposer une amende salée de 400 $ à 4 500 $ pour les récalcitrants. De nombreux Saguenéens se montrent toutefois sceptiques sur la capacité des agents de la faune à appliquer la mesure. « De toute façon, l’endroit où je vais chasser est à trois milles de mon voisinage. Je suis certain qu’ils ne viendront pas vérifier si j’ai pris une bière ou deux », estime le propriétaire du magasin à Alma.

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