La folle avoine, une menace pour les producteurs de grains

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Folle avoine

La folle avoine est particulièrement résistante aux herbicides dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. (Photo : Mély-Anne Dupuis)

 

Alors que les récoltes de cette année ont été excellentes pour les producteurs de grains du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la réapparition de la plante eurasienne, la folle avoine, pourrait éventuellement déséquilibrer le bilan positif.

Bien qu’elle fasse partie des 10 mauvaises herbes les plus dommageables (des régions tempérées) sur le plan mondial, il s’agit d’un problème localisé spécifiquement au Saguenay-Lac-Saint-Jean en termes de résistance aux herbicides.

L’experte-conseil en productions végétales de Nutrinor, Marie-Josée Beauvais, prévient que l’intrusion de cette plante dévastatrice dans les champs représente un énorme défi pour les producteurs de la région. « Ici, il y a beaucoup de folle avoine résistante aux herbicides, le seul produit fonctionnel à ce jour est très dispendieux. Ça empêche les producteurs de semer leurs céréales et certains sont dans l’obligation de s’orienter vers d’autres cultures », a laissé tomber l’agronome. Elle tient toutefois à préciser que le blé et l’orge ne sont pas des options optimales pour les producteurs de grains.

Céréales ravagées par la folle avoine.
(Photo : courtoisie)

Du côté du vice-président de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec, William Van Tassel, il estime que cette mauvaise herbe est plus difficile à contrôler au Saguenay-Lac-Saint-Jean puisqu’elle cible seulement certains champs. « La production de céréales est dominante ici, c’est très problématique pour ceux qui cultivent des céréales à paille puisqu’elles sont apparentées à la folle avoine. Cette mauvaise herbe peut s’ancrer au sol pour cinq, 10 ou même 20 ans! », avertit l’homme qui possède des acres de maïs-grain, de canola, de soya, de blé et d’orge.

D’après Mme Beauvais, certains producteurs de la région devront se méfier de la deuxième de folle avoine, qui par mégarde, serait restée cachée au sol. « Par exemple, pour un producteur d’orge qui vient tout juste de déraciner la folle avoine, une fois qu’elle devient mature, il ne peut plus retravailler son sol ni l’empêcher de monter en graine », précise-t-elle. À savoir, certains se trouveront impuissants lorsque la deuxième vague, qui arrive habituellement plus tard dans la saison, frappera les champs.

La récurrence du phénomène n’est toutefois pas synonyme de cycle interminable; la folle avoine peut être contrôlée. Cependant, si elle est négligée chimiquement (herbicides) ou mécaniquement, la contamination peut se faire de façon exponentielle.

 

 

 

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