Une croissance réussie chez Beemer
Propulsée par le succès de ses produits sur les tablettes québécoises, la microdistillerie Beemer souhaite gagner le marché des autres provinces canadiennes.
Avec trois médailles remportées pour son london dry gin, le copropriétaire de l’entreprise située à Roberval, Philippe Harvey, avait deviné à l’avance le succès qu’auraient les spiritueux québécois. « Les gens s’intéressent aux nouvelles choses, c’est une évolution normale. C’est ce qui s’est passé avec les bières de microbrasserie, le monde a compris qu’il y avait autre chose que de la Molson et de la Labatt », explique-t-il.
Sur le site internet de la Société des alcools du Québec (SAQ), le Beemer Gin est noté cinq étoiles. « Dans ma carrière, c’est assez rare que j’aie pu voir cela. Cinq sur cinq avec 23 avis, ce qui est quand même beaucoup, ça prouve que les gens l’aiment », reconnait un spécialiste de la SAQ à la succursale de Jonquière, qui désir garder l’anonymat.
Questionné sur l’idée de tester ses produits sur le marché canadien, le copropriétaire confirme que les démarches avancent bien.
Depuis la présentation de son gin, l’approvisionnement et les commandes vont bon train. « C’est exceptionnel ! Ça n’a pas lâché depuis le mois de décembre, raconte-t-il. Durant l’été, plusieurs touristes s’arrêtaient pour se procurer nos produits, ça a été fou ! »
La conception du Beemer Gin a duré presque un an et quart avant qu’il se retrouve sur les étagères. M. Harvey assure que l’idée de créer un gin est venue bien avant la popularité des spiritueux.
Surtaxation
Une pétition pour rétablir l’équité entre les distilleries et les autres producteurs est en vigueur et en sera question à l’Assemblée nationale du Québec. Selon ce même manifeste, le développement des distilleries du Québec est en autre freiné par une taxation qui remet en doute l’efficacité d’une loi datant depuis l’époque de la prohibition
« Je demande une chose ; faites grâce de la taxation dans nos propres boutiques », exprime M. Harvey concernant le 52% de la taxe supplémentaire appliquée sur les produits vendus à même à la boutique.
Selon lui, il est moins avantageux économiquement de vendre ses bouteilles directement de la distillerie, que de les vendre à la SAQ. « Au magasin, on doit payer l’électricité et payer les employés. On a aussi les machines à alimenter et à réparer lors de bris », avoue-t-il.