La STS envisage le taxibus
Le taxibus et le transport à la demande pourraient être des manières de redorer l’image de la Société de transport de Saguenay (STS), qui a fait l’objet d’un lot de critiques dernièrement. Nommé à la présidence de la STS début mars, Claude Bouchard a un objectif précis : améliorer le service.
« Concrètement, il faut se mettre à la page du transport collectif, affirme-t-il. Si tu regardes les dernières années, la recette ne fonctionne pas. À un moment donné, il faut changer la recette. Je ne pense pas que c’est en envoyant nos autobus aux heures à Shipshaw ou Lac-Kénogami qu’on va réussir. »
Le conseiller municipal du district #2 indique que Sherbrooke, Trois-Rivières et Lévis, les trois villes du Québec qui sont le plus près de Saguenay en termes de population, lui servent de modèle pour le plan d’action de la STS.
« Quand on se compare avec ailleurs, on sait qu’on a des choses à améliorer, avoue-t-il. On regarde comment ils procèdent et de quelle façon on peut le travailler avec notre nombre de kilomètres, parce qu’on a un territoire trois fois plus grand. C’est le principal défi. »
À Alma, qui a une densité de population presque identique à celle de Saguenay, la formule du taxibus est utilisée depuis 2013. La Ville a accordé un contrat à l’entreprise Taxi Naudville, qui convertit 14 de ses véhicules en taxibus pendant la journée pour desservir les citoyens.
Les membres peuvent appeler au centre de répartition pour réserver un trajet à tarif fixe dans l’un des 400 points d’embarquement répartis à Alma. « C’est plus personnalisé, note le copropriétaire Michael Gagnon. Il y a des départs à toutes les demi-heures. Pas besoin d’attendre un autobus probablement vide. »
En janvier 2022, ce service a attiré 4 722 clients pour 1 912 transports, selon des chiffres fournis par la compagnie. Michael Gagnon remarque que les inscriptions sont « exponentielles » depuis l’été dernier.
« Un trajet qui coûterait normalement 30 à 35 $ en taxi régulier coûte 4 $ pour les étudiants et 5 $ pour les travailleurs en taxibus, relève-t-il. C’est subventionné, donc on facture la balance à la Ville. »
Le taxibus existe notamment à Victoriaville, Rimouski, Thetford, Saint-Jean-sur-Richelieu, Valleyfield, Lévis et Sept-Îles. Michael Gagnon pense que cette méthode de transport, qui a été évoquée par la mairesse Julie Dufour durant sa campagne, fonctionnerait également à Saguenay.
Claude Bouchard clame que « la STS a fait ses devoirs », mais ne désire pas s’imposer d’échéance pour la parution de son plan, afin de ne pas créer d’attentes chez les citoyens. « Je trouverais ça malhonnête de notre part », précise-t-il.