Les avocats de la défense accueilleraient la dépénalisation

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Photo William Savard

Selon l’avocat Julien Boulianne, qui exerce au Saguenay- Lac-Saint-Jean, il est grand temps que le Québec se dote d’une loi décriminalisant la possession de drogue à but de consommation, comme celle que la Colombie-Britannique a adopté mardi. Selon lui, une telle mesure permettrait de limiter les impacts de la crise des surdoses dans la région.

« On a vu que la répression ça ne fonctionne pas. Il est grand temps qu’on considère les enjeux de toxicomanie pour ce qu’ils sont : non pas des enjeux judiciaires, mais bien des enjeux médicaux », explique Me Boulianne.

D’un point de vue financier, la société aurait intérêt à dépénaliser la possession à but de consommation afin de sauver sur les coûts d’emprisonnement, selon l’avocat Nicolas Gagnon.

« Au Québec, un détenu dans une prison  provinciale coûte 120 000$ par année aux contribuables. Considérant, qu’à mon humble avis, 60 à 70 % des cas qui passent en cour  sont liés de près ou de loin à la consommation, ça fait un paquet de monde », mentionne Me Gagnon.

« Il ne faut pas s’imaginer que si c’était appliqué au Québec, que ça deviendrait le Far West. On l’a vu avec le Portugal qui a adopté ce genre de loi il y a plusieurs années », pense Julien Boulianne. De plus, celui-ci ajoute que la possession de drogue à but de revente, est et sera toujours un crime des plus sévèrement pénalisé.

Photo Jeanne Trépanier

En vérité, pour Nicolas Gagnon, une telle mesure permettrait de se débarrasser « du cycle infernal de la criminalité et de la toxicomanie ». Selon lui, les gens qui ont casier judiciaire en raison d’une possession simple de drogue ont plus de chance de récidiver et d’aggraver leurs comportements s’ils n’obtiennent pas l’aide requise.

« Il faut donner l’aider qu’ils ont besoins . Avec les économies effectuées dans nos prisons, ça fait plus de ressources pour les intervenants en toxicomanie ».

Le directeur  des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ne prend pas officiellement position sur l’enjeu de la dépénalisation de certaines drogues. Toutefois, celui-ci encourage ses procureurs à faire appel au Programme de traitement non judiciaire de certaines infractions criminelles commises par des adultes, permettant de ne pas poursuivre ceux dont l’infraction relève « de l’écart de conduite unique ».

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