Animaux interdits: une situation largement répandue

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Rares sont les annonces qui affichent clairement que l’établissement est ouvert aux animaux. (Photo : Olivier Joly)

Il est très difficile, voire impossible, de trouver au Saguenay un logement à prix abordable quand on a un animal. C’est le constat qui ressort d’une recherche effectuée par La Pige, en réponse à la proposition faite par Québec solidaire d’interdire aux propriétaires de logements de refuser un locataire possédant un ou plusieurs animaux de compagnie.

Nous avons exploré les différents sites/pages de location de logements en limitant nos recherches aux annonces de logements sous la barre des 1500$ par mois et publiés entre le 1er février et le 8 mars 2023. Nos résultats sont donc fondés sur 33 appartements choisis aléatoirement sur le territoire saguenéen et jeannois, majoritairement à Chicoutimi, Alma et Jonquière. 

Avant toute chose, il faut savoir que la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) a affirmé sur son site internet que « 65 % des propriétaires du Québec accepteraient avec conditions la présence d’animaux dans leurs logements ».

Les données récoltées par La Pige sont beaucoup plus basses. Sur l’échantillon de 33 logements, seulement neuf acceptaient la présence d’un chat (27 %) et de ces neuf, quatre (12 %) toléraient un « petit chien » sous conditions, (bien dressé, race, etc.). De ce nombre, deux annonces ont été retirées moins d’une journée après nos observations. À noter que la SPCA a établi pour sa part que seulement 4,2 % des locateurs acceptaient les chiens dans leurs établissements.  

Se trouver un logis pour les propriétaires de chiens est actuellement un casse-tête pratiquement insoluble. (Photo : Jérémy Trudel)

Après avoir discuté avec quelques propriétaires sous l’apparence d’un jeune travailleur à la recherche d’un appartement abordable, les raisons principales du refus d’un animal étaient la salubrité du logement, les allergies et la tranquillité des autres locataires (lorsqu’ils s’agissaient d’un bloc appartement). 

Ailleurs au Québec

Afin de s’assurer de la validité des statistiques, notre équipe s’est penchée sur la situation dans d’autres municipalités avec le même échantillon. Premièrement, à Sherbrooke, une ville avec plus de logements disponibles, mais un nombre d’habitants similaire à Saguenay, puis à Montréal, pour établir les différences dans un grand centre urbain. 

Dans la ville estrienne, les chiffres sont extrêmement similaires. Le tiers des propriétaires acceptaient les chats, mais seulement trois laissaient les locataires avoir un chien (9 %). C’est pratiquement identique dans la grande métropole, alors que 27 % des logements permettent la présence d’un animal.  

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