Usines désuètes pour Elysis : Jean-Marc Crevier et les syndicats surpris

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Le grand patron de la division Aluminium de Rio Tinto Ivan Vella a confié à La Presse que d’imposants défis se présentaient pour que les usines au Saguenay–Lac-Saint-Jean puissent voir Elysis être implantée.

Les plus récents doutes, mis en lumière par La Presse, en ce qui a trait à la capacité des usines de Rio Tinto au SaguenayLac-Saint-Jean d’accueillir la technologie Elysis, représentent une déception pour des acteurs des milieux politique et syndical de la région.

Lorsqu’interpellé par La Pige sur le sujet tout juste après une séance du conseil municipal de Saguenay, l’élu du district 6, Jean-Marc Crevier peinait à croire la nouvelle. 

« Ça me fait tomber en bas de ma chaise. En juin dernier, la question avait été posée à Sébastien Ross et on m’avait dit que l’implantation de la technologie pouvait se faire dans toutes les usines du monde »

Elysis, un procédé vert, mais pas pour la région… 

Depuis 2020, la technologie Elysis, un procédé visant à éliminer l’émission de gaz à effet de serre dans la production d’aluminium est en développement dans l’une des installations du Complexe Jonquière à Arvida. 

Porte-parole pour l’Alliance régionale des Syndicats de l’aluminium (ARSA), Jean-Philippe Lévesque est d’avis qu’il est primordial que cette technologie soit implantée dans les usines de la région.  

« On sait que plusieurs milliers d’emplois ont été perdus dans la dernière décennie chez Rio Tinto. C’est important qu’aujourd’hui, les usines de la région fassent partie de l’équation avec Elysis. Notre volonté c’est qu’il y ait une pérennité de notre marché régional », a-t-il soutenu. 

Un peu à la manière de M. Crevier, Jean-Philippe Lévesque s’est avoué pris au dépourvu lorsque la nouvelle est tombée mardi matin. « C’est décevant, surtout lorsqu’on sait que les gouvernements des deux paliers ont injecté énormément d’argent dans le projet. D’apprendre aujourd’hui que la région pourrait ne pas profiter de la technologie, c’est aberrant. » 

Le porte-parole de l’ARSA en a même rajouté en se désolant que les recherches menées en sol saguenéen n’auraient été qu’accessoires. « Au fond, si Elysis n’est pas reconduite dans nos installations, on aura servi que de laboratoire. Un laboratoire financé par nos taxes et nos impôts, c’est frustrant. » 

Une question de rentabilité 

L’implantation d’Elysis au Saguenay–Lac-Saint-Jean nécessiterait d’importants investissements de la part de la multinationale australienne. « Ils vont aller vendre et installer la technologie dans des usines neuves, là où la production n’a pas besoin d’être arrêtée. Ici, il y aurait forcément de l’argent perdu en fin de compte puisque la production roule », a fait valoir Jean-Marc Crevier. 

Cependant, M. Lévesque défend qu’il serait possible de trouver des alternatives à l’arrêt total de la production.

« C’est possible de fonctionner par alternance sans altérer l’ensemble du processus. Le problème avec Rio Tinto, c’est qu’on nivelle toujours par le bas. On veut maximiser la production sans investir »

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