L’amour au profit de l’économie régionale
Telles des abeilles attirées par l’odeur du nectar, les romantiques se sont dirigés mardi chez les fleuristes de la région, afin d’y cueillir la plus belle des roses. À l’occasion de la Saint-Valentin, certains amoureux ont plutôt foulé les tuiles des bijoutiers à la recherche de quelques pierreries, et pour les dents sucrées, ce sont les chocolateries qui ont gagné la mise.
Un sondage de Hellosafe, effectué auprès de 613 répondants en janvier dernier, révèle que les Québécois ont un budget de 58 $ pour la journée de la Saint-Valentin, représentant une diminution de 35 $ depuis 2020. Ils ont également affirmé être touchés par l’inflation, et 82 % d’entre eux souhaitent réduire leur budget cette année. Pourtant, plusieurs entreprises de la région ne constatent pas une diminution des ventes en lien avec la fête emblématique.
L’entreprise Fleuriste Jaqueline Létourneau, située à Jonquière, célèbrera sa 60e année l’an prochain, et son propriétaire, Serge Létourneau, avait déjà assemblé une soixantaine de bouquets de roses depuis ce matin. Pour l’entrepreneur, la fête de l’amour s’accompagne d’une augmentation fulgurante de sa clientèle.
« On n’a jamais une Saint-Valentin tranquille, il peut avoir une progression d’année en année, mais c’est toujours une grosse journée », explique-t-il, tout en attachant quelques tiges.
Julie Savard de la pâtisserie Les gâteaux de Jul’imagine a produit plus de 80 gâteaux et quelques 2000 cupcakes à l’occasion de la fin de semaine spéciale de la Saint-Valentin. Elle prévoit tous les vendre avant la fin de la journée. Pour l’entreprise, la Saint-Valentin s’avère plutôt lucrative, et elle constate que d’année en année, les ventes sont relativement stables. « On est très occupé, on a beaucoup de commandes et de clients qui viennent en magasin pour acheter des petites gâteries », confie la propriétaire.
Pendant l’exercice d’un micro-trottoir, plusieurs citoyens ont été sondés sur le lien entre la surconsommation et la fête de l’amour. La plupart des intervenants ont soutenu l’idée que c’est un choix personnel de dépenser ou de ne pas dépenser à l’occasion du 14 février. Pour la citoyenne Mélanie Boudreau, c’est l’occasion de montrer à ses proches qu’elle « les aime et qu’elle pense à eux ». La mère de famille regarde les suçons en chocolat en faisant la file chez la chocolaterie artisanale Au Coeur Fondant Chicoutimi, sa mission de la journée : offrir à son conjoint et à ses trois enfants une petite attention.
« Ce soir je travaille de nuit donc je ne les verrai pas, ils vont arriver et je vais être couchée, mais en voyant leurs surprises, ils vont voir que je pense à eux », témoigne Mme Boudreau.