54 millions pour lutter contre les violences sexuelles

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Le gouvernement du Québec va investir 54 millions sur cinq ans pour la lutte contre les violences à caractère sexuel (VACS) dans les cégeps et universités. L’annonce a été faite hier par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Les établissements d’enseignement du Saguenay concernées par cette mesure sont ravis de ce financement.

« Il ne faut pas hésiter à interpeller les intervenantes, dénoncer quand il y a des situations, des propos ou des gestes qui sont en lien avec les violences à caractère sexuel », encourage Sabrina Potvin.

 

Les 54 millions de dollars annoncés correspondent à deux fois plus que l’ancien budget.  Les établissements recevront 37,5 millions de dollars pour offrir de l’accompagnement et aider les victimes de VACS.

Dans l’enseignement supérieur des mesures sont déjà proposées aux étudiants victime de VACS dont le guichet unique au Cégep de Jonquière et le bureau d’intervention et prévention à l’UQAC.

La coordonnatrice des communications du Cégep de Jonquière, Sabrina Potvin, se réjouit de ce nouvel investissement. 

« C’est une bonne chose pour contrer les violences à caractère sexuel dans les établissements supérieurs. Cela va nous permettre de consolider certaines actions ou encore en ajouter pour aller plus loin. »

Des chiffres alarmants

Plus du tiers des membres de l’enseignement supérieur rapportent avoir subi au moins une forme de violence sexuelle dans leur établissement, selon deux études : l’enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire (ESSIMU) et le projet intercollégial d’étude sur le consentement, l’égalité et la sexualité (PIECES), réalisées respectivement en 2016 et 2020.

Le plan d’action du gouvernement s’appuie sur ces résultats. Pour mettre ces données à jour, le plan d’action comprend un volet recherche. Une enquête nationale sera mise en place pour déterminer si les différentes mesures du plan ont permis de réduire les VACS dans l’enseignement supérieur.

Quatre millions de dollars seront investis pour faire des aménagements sécuritaires dans des lieux considérés à risques. Selon l’étude PIECES, les stationnements, corridors, casiers, ascenseurs, cages d’escaliers, toilettes et vestiaires sont les endroits où les répondants se sentent le moins en sécurité.

Manque de communication

Plus de neuf victimes sur dix n’ont pas signalé les gestes de violences sexuelles subis dans leur lieu d’enseignement, selon les deux études ESSIMU et PIECES.

« Je pense qu’il n’y a encore pas assez de promotions sur l’aide qui est proposée, estime la professeure en psychologie à l’UQAC, Jacinthe Dion. C’est obligatoire d’avoir des interventions et de la prévention dans l’enseignement supérieur, mais je trouve que ce n’est pas assez diffusé pour que ça puisse vraiment amener les gens à en parler », continue l’enseignante.

Pour le moment, il est encore trop tôt pour savoir le montant que chaque établissement supérieur va recevoir ni même quelles mesures vont être mises en place. Ce n’est qu’à l’année scolaire prochaine que des actions seront élaborées.

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