Changements climatiques : un défi pour les sculpteurs
En raison des hivers plus courts et plus chauds et des importantes différences de température, les sculpteurs de glace et de neige sont confrontés à de nouveaux défis.
« Avec les températures qui sont de plus en plus souvent au-dessus de la barre des -5 degrés Celsius en hiver, la fusion de la glace se fait moins bien et ça complique notre travail », confie Thomas Meloche, un sculpteur d’expérience dans la région. Lui qui a presque 20 ans de pratique dans le domaine affirme que les sculpteurs sont en constante adaptation.
Les techniques évoluent comme dans plusieurs autres domaines, mais pour les sculpteurs de glace, ce sont les méthodes de travail qui changent. « On doit travailler davantage avec de la slush plutôt que de l’eau, sinon on ne peut pas coller correctement les blocs de neige ou de glace entre eux », explique-t-il.
Se réunir pour échanger
Thomas Meloche mentionne également que des événements comme Saguenay en Neige permettent d’échanger avec d’autres sculpteurs et de découvrir différentes techniques pour améliorer leur art. Il confie aussi que c’est le moment idéal pour transmettre leur passion aux plus jeunes afin de trouver de la relève.
Les concours et les événements d’envergure qui réunissent plusieurs sculpteurs permettent aux artistes d’acquérir de nouvelles connaissances sur la sculpture éphémère de glace et de neige. « Sans ça, on ne développerait pas notre savoir-faire, notre expertise et la passion chez les plus jeunes », soutient Thomas Meloche. Par exemple, Saguenay en Neige réunit plus d’une centaine d’équipes au concours scolaire, chacune composée de cinq étudiants de niveau secondaire.
La relève présente en région
Plusieurs jeunes artistes du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’intéressent à l’art de la sculpture sur glace. C’est notamment le cas d’Amélie Fortier qui a participé au concours scolaire de Saguenay en Neige durant cinq ans. « La sculpture de neige c’est un grand défi. Les outils sont différents de ceux qu’on utilise pour l’argile, le médium n’est pas le même et c’est surtout très incertain comme art », explique la jeune saguenéenne.
Cette forme apporte une vision différente de la sculpture aux jeunes artistes. « Quand on travaille avec un bloc d’argile, on part de rien et on construit ce qu’on veut faire. Avec la sculpture sur neige, on a tout ce dont on a besoin et on retire ce qui n’est pas nécessaire pour arriver à notre résultat final. On travaille à l’inverse de ce qu’on apprend habituellement », affirme Amélie Fortier.