Les robots ne remplaceront pas tous les humains
Même si le Saguenay-Lac-Saint-Jean n’est pas l’endroit où il y a le plus de robotique, cette pratique est de plus en plus répandue. Cette technologie présente toutefois des limites, qu’elles soient techniques, environnementales ou sociétales.
« L’évolution est inévitable, on ne peut pas la freiner. La robotique est un incontournable depuis 20 ans et ça va continuer », affirme le directeur général de l’entreprise Robexco, Giovanni Pucella. D’ailleurs, pour cette entreprise spécialisée dans l’automatisation et la robotisation des procédés, les demandes sont en constante augmentation.
Dans le secteur industriel, cette tendance à automatiser a toujours été présente et a permis de faire face à la pénibilité de certains travaux. Aujourd’hui, la robotisation sert aussi à contrer les enjeux de main-d’œuvre. Elle est donc davantage visible puisqu’elle s’est invitée dans des secteurs plus proches du public comme les commerces ou la restauration, notamment sous forme de caisses automatiques ou de robots-serveurs.
« Certes, les caisses automatiques font gagner du temps, mais il y a toujours un problème donc il faut quelqu’un pour superviser. On devient des supports de la machine », commente le sociologue Rémi Coignard-Friedman.
Cependant, la robotisation n’est utilisée pratiquement que pour les tâches répétitives. Pour que les tâches non répétitives soient automatisées, il faudrait passer par l’intelligence artificielle, mais elle n’est pas encore assez développée. « Ça existe, c’est faisable, mais ce n’est pas mature, notamment dans les petites et moyennes entreprises, car elles n’ont pas beaucoup d’argent », détaille Giovanni Pucella. L’autonomie totale demeure donc encore l’une des limites de la robotisation.
Une autre limite s’impose. « La question c’est, est-ce que la planète pourra soutenir tout ça ? La technologie n’est pas gratuite, elle est dépendante des ressources naturelles », rapporte Giovanni Pucella.
Selon Rémi Coignard-Friedman, il y aura toujours quelque chose que les robots n’auront pas, contrairement aux humains : la créativité et l’innovation.
Perte du contact humain
La robotisation a des impacts sociaux. « On perd quelque chose de très important : le contact humain », rapporte Rémi Coignard-Friedman.
Puisque la tendance est à l’automatisation, deux possibilités pourraient alors voir le jour dans les entreprises. « Soit les humains seront mis de l’avant pour celles qui en auront ou soit elles seront presque complètement automatiques, par commodité », imagine Giovanni Pucella.
Pour Rémi Coignard-Friedman, une chose est sûre. « Il faut surtout être conscient de ces changements pour essayer de mesurer les effets. »