Contraception gratuite: un accueil favorable

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Québec solidaire a réitéré sa proposition électorale de rendre la contraception sous ordonnance gratuite, le 5 mars, pour suivre l’exemple de la Colombie-Britannique. Une mesure que le parti estime nécessaire pour donner le choix aux femmes quant à la contraception utilisée. Les organismes dans ce domaine sont ravis de cette proposition mais relèvent que la charge contraceptive n’est pas assez partagée.

Les condoms masculins et féminins ainsi que la digue dentaire ne font pas partie de la gratuité de la mesure de Québec solidaire. Photo : Galane Maréchal

 

« Régulièrement, nos infirmières font face à des gens qui doivent faire des choix de leur méthode contraceptive pas nécessairement avec ce qui leur convient le mieux, mais en tenant compte du prix », indique la coordonnatrice au développement et rayonnement communautaire au Centre de santé des femmes de Montréal, Marianne Rodrigue.

La contraception sous ordonnance sera gratuite dès le 1er avril en Colombie-Britannique. C’est la première province du Canada à mettre en place cette mesure. Ce sont 119 millions de dollars qui sont prévus sur trois ans, soit 40 millions de dollars par an. Québec solidaire a évalué le coût de la couverture publique de la contraception à 48 millions par année pour le Québec.

En 2020 seulement, 21 815 avortements ont été réalisés, soit près de 30% de toutes les interventions au Pays, selon des données compilées par la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada.

Les méthodes contraceptives sont rarement couvertes à 100 %.  Certaines femmes n’ont pas les moyens de payer une assurance privée et d’autres n’ont même pas la RAMQ, ce qui engendre des coûts importants.

Un stérilet hormonal peut coûter entre 350 et 400 dollars et celui en cuivre de 70 à 200 dollars sans couverture d’assurance, selon la Fédération du Québec pour le planning des naissances. Le gouvernement du Québec offre la pose gratuite d’un stérilet de cuivre lors d’une interruption de grossesse en clinique.

« Tous les moyens de contraception ne sont pas accessibles financièrement malgré ce que M. Dubé a pu dire avec les crédits d’impôts et le remboursement par la RAMQ. Il y a des moyens de contraception qui sont très dispendieux car ils sont peu ou pas remboursés par la RAMQ, comme l’implant », souligne la présidente de la fondation Grossesse secours, Josiane Robert.

Ce manque d’accessibilité aux moyens de contraception pour les personnes les plus démunies a des conséquences.

« La contraception n’est pas prise de façon régulière voire pas du tout », se désole Josiane Robert.

« L’accès à une contraception gratuite pourrait être bénéfique pour les jeunes qui sont sur l’assurance de leurs parents et qui ne veulent pas qu’ils soient au courant, raconte Marianne Rodrigue. Ça pourrait être aussi un élément protecteur pour les personnes dans des situations de violence conjugale ou de contrôle des moyens de contraception dans un couple. »

Partage de la charge contraceptive

« À part la vasectomie, les autres options contraceptives avec prescription, notamment celles hormonales, sont exclusivement pour les personnes pouvant être enceintes. C’est une charge économique et mentale pour ces personnes. Donc élargir la couverture de contraception gratuite à toutes les options, c’est un bon pas vers l’équité », reconnaît Marianne Rodrigue.

Le Centre de santé des femmes de Montréal aimerait que la proposition de Québec solidaire soit plus ambitieuse en rendant toutes les contraceptions gratuites. Le condom et la pilule du lendemain sont les seules méthodes contraceptives qui ne demandent pas d’ordonnance.

« Offrir le condom ça élargirait et offrirait à tout le monde toutes les méthodes contraceptives pour choisir celle qui leur convient le mieux, explique Marianne Rodrigue. Elle ajoute que ça ferait en sorte que les hommes et les personnes ayant un pénis puissent être plus impliqués dans la contraception et aussi parce que le condom est un des seuls moyens de contraception à protéger des ITSS. »

Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, rendre la contraception gratuite permettrait de réduire les grossesses non désirées qui ont un coût considérable. Ainsi, les économies réalisées sur ce point-là permettraient de financer la gratuité de la contraception sous ordonnance selon Québec solidaire.

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