Les sports extrêmes et l’influence des réseaux sociaux

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Compétition 2023 du Mountain Cross Event de Beauce : une nouvelle catégorie « mini » pour enfants a été créée en réponse à la popularisation du snocross sur les réseaux sociaux et à la demande de sensations fortes, selon la directrice Marie-Chantal Nadeau.

La surmédiatisation des sports extrêmes transforme les pratiques sportives, notamment celles d’hiver. Les réseaux sociaux agissent comme une arme à double tranchant pour les athlètes et les clubs, mêlant opportunités et dangers.

Marie-Chantal Nadeau, directrice du Club Ski Beauce au Québec, constate un engouement croissant pour les sports extrêmes, surtout chez les jeunes. « Les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel dans l’attractivité de notre parc » déclare-t-elle, « Des jeunes viennent souvent grâce aux vidéos que nous publions. Ils sont fiers d’en faire partie et de partager leurs exploits ». Pour Pascal Duret, sociologue dans les pratiques sportives, « cet accès à une audience mondiale stimule non seulement la motivation, mais également le défi personnel et la prise de risque ».

L’impact positif des réseaux sociaux

« Avant, on ne voyait les sports d’hiver qu’aux Olympiques, maintenant, tout le monde a accès à des vidéos en ligne et ça peut devenir viral », s’étonne Marie-Chantal Nadeau. Un changement de paradigme qui s’explique « facilement » pour le sociologue, « Les sports extrêmes captivent grâce à leurs contenus spectaculaires et audacieux. Les vidéos d’exploits suscitent de l’admiration et les innombrables tutoriels, conseils et défis incitent les jeunes à se lancer dans des activités qu’ils n’auraient peut-être pas envisagées sans ces inspirations. ».

Les réseaux sociaux sont donc un bon moyen pour créer une communauté, encourageant le partage en rendant le sport plus accessible et engageant. Des pages et des publications qui permettent aussi de se faire connaître, comme le Mountain Cross de Beauce, une compétition regroupant différents sports d’hiver extrême. Les organisateurs songent à accueillir le *fatbike, sport actuellement tendance sur internet.

* Vélo de neige

Risques et pressions associés

Cependant, Marie-Chantal Nadeau reconnaît que cette nouvelle dynamique a ses revers. Elle exprime ses préoccupations concernant la sécurité des usagers «Nous avons dû mettre en place davantage de réglementations. Les gens ne sont pas toujours conscients des risques encourus ». Zones non conformes, équipements non-adaptés ou manque d’entraînements, le nombre d’accidents dans les sports d’hiver a doublé depuis 2021, selon Santé-infobase Canada. Pour Pascal Duret, les réseaux sociaux n’y sont pas pour rien, « Pour être connu, il faut faire des like et cette recherche de reconnaissance peut encourager les jeunes à se surpasser et à essayer des sports extrêmes. Sports qui ont toujours l’air simples et inoffensifs quand ils sont réalisés par des professionnels ».

Les réseaux sociaux ajoutent une pression importante chez les athlètes et de fortes comparaisons entre eux, durant une période de construction identitaire : l’adolescence. « Avant, nos élèves s’entraînaient en espérant devenir comme les adultes à la télé, maintenant au bout de deux cours ils arrêtent car ils ne sont pas aussi forts que leur modèle du même âge, qui s’entraîne depuis petit », s’attriste la directrice.

«  Il est important de se servir des réseaux sociaux comme outil de rassemblement et de ne pas continuer dans une vision individualiste et autodestructrice d’activités qui se veulent ludiques », rappelle Pascal Duret.

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