Sacs en plastique compostables: un contaminant non désiré à Saguenay

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La certification sur ces sacs de plastique n’est pas approuvée par le Bureau de normalisation du Québec. (Photo – Émil Lavoie)

Les sacs de plastique compostables posent un problème au centre de tri de matières organiques de Saguenay. Même si plusieurs sacs sur le marché affichent des certifications « 100% compostable » ou « entièrement biodégradable », la qualité du compost est affectée par ces indésirables et la Ville exhorte ses citoyens à ne pas les utiliser.

Bien pratiques pour disposer des matières organiques domestiques, les sacs biodégradables ou oxobiodégradables vendus dans plusieurs commerces sont faits de plastique traditionnel (polyéthylène) auquel un additif chimique est ajouté afin d’en faciliter la fragmentation. La chaleur, les rayons UV du soleil ou un stress mécanique se chargent ensuite de la dégradation.

« Ces plastiques-là finissent en microparticules et affectent la qualité du compost, a expliqué le président de la Commission du développement durable et de l’environnement Jimmy Bouchard. Malheureusement, il y a quand même des gens qui les utilisent. »

Au centre de tri

Selon le conseiller du district 1, les sacs de plastique sont apparents dans l’andain (tas de forme allongée de quelques mètres de hauteur) et doivent parfois être retirés à la main.

« Souvent ça cause des problèmes parce que la plateforme est extérieure. Alors ces sacs-là ont tendance à partir au vent », a-t-il souligné.

En plus de laisser des résidus de plastique dans l’environnement, la décomposition de ces sacs est plus longue que celle du procédé de valorisation (compostage). C’est pour ces raisons que Ville Saguenay interdit dans le bac brun tous les types de sacs en plastique (compostable, oxobiodégradable ou biodégradable), même s’ils sont certifiés par le Bureau de normalisation du Québec.

Une obligation qui, au moment de son instauration, avait suscité le mécontentement auprès des citoyens de la municipalité.

Toujours sur les tablettes

Malgré l’interdiction, les sacs non conformes aux exigences de l’administration municipale demeurent « le plus gros contaminant du centre de compostage », a souligné le porte-parole pour la Ville de Saguenay, Dominic Arseneau.

Seuls les sacs en papier brun, avec ou sans résine imperméable, sont acceptés dans le bac brun. Toutefois, ces sacs coûtent plus cher que les sacs en plastique « compostable » et sont souvent moins présents sur les tablettes que leurs rivaux. Cette inégalité et la confusion liée aux nombreuses utilisations des termes « compostables » et « biodégradable » peuvent donc pousser les consommateurs vers les sacs indésirables.

Pour éviter cette situation, M. Arseneau a spécifié qu’avant l’implantation des bacs bruns, le service d’environnement de la Ville a envoyé une lettre à certains détaillants de la municipalité afin de les informer des normes entourant les produits compostables. Des affichettes informatives ont aussi été mises à la disposition des marchands.

« Les commerçants pouvaient les installer sur leurs tablettes pour dire que ces sacs sont conformes pour la matière organique à la Ville de Saguenay », a ajouté Jimmy Bouchard.

Après ces démarches de prévention, aucun suivi n’a été entrepris avec les commerçants. La municipalité mise sur les informations de son site web, les campagnes de sensibilisation et leur collaboration avec la Régie des matières résiduelles pour toucher la population.

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