Comprendre l’histoire des Premières Nations à travers des courts métrages

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Uauietilu Robertson Laforge et Michèle Mishen Martin expliquent que plus de 6 000 enfants autochtones ne sont jamais revenus des pensionnats. (Photo : Emma Heriech)

« Ils voulaient éduquer les petits Indiens pour en faire de bons Canadiens », explique avec émotion Michèle Mishen Martin, conseillère experte en culture autochtone. Elle a présenté son moyen métrage mercredi au Cégep de Jonquière à l’occasion de la Semaine de la vérité et de la réconciliation. Six courts métrages ont été projetés dans la salle François-Brassard autour du thème de la reconnaissance des Premières Nations.

À travers son moyen métrage Nil, Thelesh Nishinkashin, Michèle Mishen Martin a voulu rendre hommage aux victimes des pensionnats indiens, des endroits où ont été envoyés plus de 150 000 enfants autochtones pour y subir un redressement religieux. « Les petits étaient maltraités, ils avaient interdiction de parler leur langue. Tout était fait pour qu’ils aient honte d’être autochtones », assure-t-elle.

Les pensionnats sont longtemps restés secrets par volonté du gouvernement et par honte pour les Premières Nations. Mais pour soigner les traumatismes intergénérationnels liés à ces établissements, les langues doivent se délier selon Michèle Mishen Martin : « Le but de la projection d’aujourd’hui, c’est d’amener les jeunes citoyens à réfléchir sur leur rôle à l’avenir. Ils ont la responsabilité que ça ne se reproduise pas », assure-t-elle.

Pour Uauietilu Robertson Laforge, guide animateur au musée de Mashteuiatsh et membre d’un regroupement de cinéastes autochtones, le silence servait à perpétrer la méconnaissance des Premières Nations. « Les blancs apprenaient que les autochtones étaient les méchants », souligne-t-il.

S’ouvrir aux autres pour se construire ensemble

Durant le temps d’échange d’après projection, Uauietilu Robertson Laforge et Michèle Mishen Martin ont expliqué aux étudiants qu’ils pouvaient aider à leur échelle à construire un avenir avec les Premières Nations. « Mettez-vous dans une position d’allié, osez réagir quand vous entendez des propos racistes autour de vous, faites des projets scolaires sur les Premières Nations », explique le duo.

Pour eux, la Semaine de la vérité et de la réconciliation est un travail d’équipe entre autochtones et allochtones. Ils préfèrent d’ailleurs parler de reconnaissance car « la réconciliation, c’est quand il y a eu un conflit à armes égales, là c’était juste contre les Premières Nations », insiste Michèle Mishen Martin. « On est humains avant tout donc il faut manifester de l’intérêt pour l’autre », conclut-elle.

 

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