Robin des Bois en avant-première | Un divertissement proche de l’actualité

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Heureusement que le film Robin des Bois débute par une phrase du style «Oubliez ce que vous connaissez, celui dont vous avez tant entendu parler n’existe pas», car le long métrage n’a rien avoir avec le renard roux de Disney. Ce n’est pas un dessin animé. Ce Robin des Bois raconte l’une des plausibles histoires du passé de Robin de Loxley avant qu’il ne devienne le hors-la-loi de Nottingham.

Robin de Loxley en Croisade en Arabie. Photo : Les Films Séville

C’est ce qu’on pu constater les spectateurs dans la nouvelle version de Robin des Bois réalisée par Otto Barthurst qui a fait salle comble lundi soir, lors de l’avant-première au cinéma Odyssée de Chicoutimi. Des gens de tous âges étaient réunis pour suivre les aventures du fameux voleur à l’âme généreuse des temps modernes.

L’histoire d’amour entre Marianne, interprétée par Eve Hewson, et Taron Egerton alias Robin des Bois, marque le début du film mais également les péripéties du jeune voleur. C’est d’abord comme Seigneur de Loxley qu’apparait le héros. Ensuite, des mésaventures le mènent vers la pauvreté et la légende du fugitif nait. Le personnage Robin des Bois est apparu dans un premier temps dans l’objectif de reconquérir sa Belle Marianne. Puis dans un deuxième temps, il redonne au peuple leurs richesses trop taxées par le Shérif de Nottingham. L’ordre des évènements n’est pas celui du fameux Renard au chapeau vert, qui se démarque par générosité dès le début du dessin animé.

Au-delà d’une histoire d’amour et de jalousie que tous les films imposent ces jours-ci se cache en réalité un portrait des situations actuelles. Si les enfants de moins de 12 ans ont admiré les scènes de combats, ceux à la conscience réfléchie ont pu faire un parallèle avec les faits d’aujourd’hui. À travers les croisades du Moyen Âge en Arabie, où les militaires prêchaient la Terre Sainte, on peut reconnaitre furtivement aujourd’hui les guerres économiques et les courses à l’armement qui sévissent au Proche et au Moyen-Orient. Les archers remplacent les soldats, les tenues ressemblent de près à celles des uniformes américains et les bombes de verre à des grenades.

Jamie Foxx alias Petit Jean au côté de Robin des Bois joué par Taron Egerton dans la cité de Nottingham. Photo : Les Films Séville

Qui dit guerre, dit pouvoir et qui dit pouvoir dit argent, ce fil conducteur est bien expliqué dans le long métrage pour ceux qui passent au-dessus de l’image et qui vont chercher le fond du sujet dans le film.

La révolte en feu de la population, esclave de la main d’œuvre minière, rappelle la photographie gagnante du World Press Photo 2018 de Ronaldo Schemidt, prise au Venezuela pour l’Agence France-Presse. Celle-ci représente un jeune manifestant vénézuélien transformé en torche humaine, image que l’on pouvait constater d’un œil attentif à la fin du film.

Robin des bois en compagnie de Belle Marianne interprétée par Eve Hewson.
Photo : Les Films Séville

Un manque de magie

Malgré des cascades et des ralentis de plans d’action remplis d’adrénaline bien présente, seuls les décors et les costumes ne sont pas au rendez-vous. En effet, si le public s’attendait à voir des châteaux forts ou des robes de princesses, ce n’est pas la thématique choisie par la direction artistique du film. Au contraire, même si le coton et la soie étaient présents à l’écran, l’accoutrement n’est pas celui de l’époque, mais plutôt contemporain. Quant à la musique, lors de la première écoute, elle envahit les émotions du spectateur. Cependant à force d’être répétée, elle ajoute des longueurs supplémentaires au film.

 

 

 

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