Le cellulaire détrône le téléphone résidentiel
Depuis plusieurs années, le téléphone résidentiel est en chute au profit du téléphone cellulaire. Selon le rapport de surveillance des communications 2017 du CRTC, 71,9 % des ménages canadiens possèdent un téléphone fixe, alors qu’en 2004, le nombre était de 96,2 %. De son côté, le téléphone cellulaire est présent à 86,1 % dans les ménages canadiens. La région n’est pas épargnée par cette tendance.
Aviseur technique chez SOS Satellite, Hugues Lapointe constate le phénomène. «On voit beaucoup de personnes fermer leur ligne physique à la maison. Les gens cherchent à baisser leur facture», mentionne-t-il. Cependant, cela ne se fait pas sans frais. Selon ce qu’avance M. Lapointe, des montants de cinq ou dix dollars peuvent s’ajouter à la facture mensuelle des clients, puisqu’ils n’ont plus le forfait groupé des services. Cela n’empêche pas pour autant les gens de couper leur ligne résidentielle, puisque le montant des frais est moindre que celui épargné.
Du côté de DeryTelecom, aucuns frais n’est ajouté aux clients qui coupent leur ligne téléphonique. «Il n’y a pas de différence pour un retrait de téléphonie», indique la directrice des communications et marketing, Nathalie Gagnon.
Lorsqu’elle n’est pas abandonnée, la ligne résidentielle subit des changements technologiques. La téléphonie terrestre laisse sa place aujourd’hui à la ligne IP. C’est-à-dire que le service de téléphonie ne passe plus par les câbles, mais par le réseau internet, comme la technologie Fibe de Bell, par exemple. «Je vois beaucoup de monde changer leur ligne pour une ligne IP», souligne Hugues Lapointe. «Je dirais que maintenant, c’est pratiquement 90 % des lignes téléphoniques qui sont des lignes IP», ajoute le directeur général de Télénet communications, Carl Parent.
Toutes ces coupures de services ont un impact sur les compagnies de télécommunication, principalement pour les moins grosses entreprises. «Les plus petites compagnies devront peut-être s’associer à de gros joueurs comme Bell par exemple. Ça va prendre beaucoup de données et de bande passante pour répondre à la demande et certains n’auront pas d’autres choix», indique M. Lapointe.
Nathalie Gagnon de DeryTelecom abonde en ce sens. «Le modèle d’affaires va certainement changer avec les années, mais ne mettra pas en péril notre entreprise. Il faut comprendre que les clients vont avoir besoin de capacité Internet pour leur utilisation quotidienne.»
Afin de pallier ces pertes de clients pour le service de téléphonie, Mme Gagnon mentionne que la possibilité d’offrir le service cellulaire est «très envisageable» pour DeryTelecom.