Cigarette électronique | Une mode inquiétante

185
0
Partagez :

Il est presque 13 h et les cours recommencent bientôt à l’école secondaire Dominique-Racine. Il fait -23 degrés Celsius avec le facteur vent et, à neuf mètres de la porte, une vingtaine de jeunes sont attroupés pour fumer… ou vapoter.

En effet, c’est un phénomène de plus en plus observé. La vapoteuse gagne bel et bien en popularité auprès des étudiants d’âge secondaire. Nancy Gagnon, elle-même maman d’un adolescent de 14 ans et enseignante au primaire, se dit inquiète de cette tendance aux allures de mode.

Nancy Gagnon, enseignante au primaire et maman d’un jeune adolescent de 14 ans, s’inquiète de cette tendance.

«Les jeunes font tout pour prendre soin de leur corps, mais vont quand même vapoter pendant les pauses, c’est incohérent. J’ai l’impression qu’ils pensent que c’est moins grave. Ils ne se rendent pas compte du risque, ils minimisent les conséquences», explique-t-elle. C’est le directeur de l’école où son fils étudie en Sport-études qui lui a appris que son garçon avait été pris à vapoter sur le terrain de l’école. «Je ne comprenais pas. Mon fils est un grand sportif, il prend soin de lui, s’entraine et mange super bien depuis qu’il est enfant. Pour moi, c’était un non-sens», raconte-t-elle.

Sur le terrain, La Pige est allée rencontrer trois de ces jeunes qui utilisent la cigarette électronique. «Moi, j’ai commencé à vapoter il y a deux ans et demi. Je voulais arrêter de fumer… J’avais commencé à cracher noir. Avec la vape au moins, on ne respire pas trop de cochonneries», affirme Maxime St-Germain, étudiant de 18 ans.

Les conséquences de cette pratique sur la santé sont toujours nébuleuses. Il n’y a que quelques études qui ont été faites jusqu’à maintenant et les résultats sont mitigés. Pour les trois étudiants, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. «On a pris le temps de s’informer comme il le faut, mais on est bien conscient que ce n’est pas le cas de tout le monde, raconte l’un d’eux, qu’on ne peut identifier étant donné son âge. Le mieux, c’est d’aller voir Nico, il travaille à la boutique de vape sur Racine. Lui, il est vraiment bon pour tout expliquer. Il connaît super bien les composantes des liquides. On sait qu’il connaît son affaire et qu’il ne nous vend pas n’importe quoi.»

Jeunes trafiquants

Si la question de la santé inquiète Mme Gagnon, une autre soulève encore plus d’inquiétude : la présence d’un réseau de trafic de liquides pour vapoteuse. Lors de l’entrevue, les jeunes hommes ont étalé au grand jour les méthodes alternatives pour se procurer vapoteuses et autres produits, contournant ainsi la loi.

«Sur internet, c’est super facile d’en acheter, mentionne Tristan Duchesne. Et si tu connais le vendeur à la boutique, c’est possible qu’il te laisse passer.» La présence d’un réseau de trafic à l’école secondaire Dominique-Racine inquiète. Des élèves plus vieux achètent et revendent des vapoteuses et autres produits aux plus jeunes alors que d’autres ont visionné des tutoriels pour apprendre à concocter les liquides contenus dans les vapoteuses.

Sur leur pause du diner, Tristan et ses amis sortent vapoter.

Nancy Gagnon est elle aussi au courant de cette alternative. «En discutant avec mon fils, j’ai appris qu’il avait des camarades d’école qui en fabriquaient chez eux pour faire de l’argent. Je n’ose même pas imaginer ce qu’ils mettent là-dedans, confie-t-elle avec inquiétude.

 

Partagez :