Décrochage sportif au cégep: un phénomène inquiétant

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À l’automne 2020, seulement 37,2% des jeunes âgés de 12 à 17 ans au pays respectaient les recommandations canadiennes en matière d’activité physique, d’après Statistique Canada.

Plusieurs athlètes de haut niveau arrêtent subitement de pratiquer leur sport lorsqu’ils arrivent au cégep. Le réseau du sport étudiant au Québec (RSEQ), compte 10 000 étudiants-athlètes parmi ses rangs au collégial, alors que le réseau complet (du primaire jusqu’à l’université) rassemble 220 0000 jeunes au Québec.« Ceux qu’on risque de perdre en cours de route, c’est ceux qui font de la division 3 ou de la division 4 », explique le président et directeur général de RSEQ, Gustave Roel. Les athlètes qui pratiquent un sport compétitif et encadré depuis le primaire ou le secondaire sont plus susceptibles de poursuivre leur discipline, d’après ce dernier.

Pourtant, certains athlètes-étudiants de haut niveau mettent un terme à leurs pratiques sportives pour diverses raisons. « J’habitais en appartement, et c’est moi qui devais couvrir toutes mes dépenses. Ça coûtait cher et j’ai décidé d’arrêter », témoigne une ancienne joueuse de hockey AAA, Alexanne Duchesne. Elle y jouait depuis dix ans et c’est seulement après ses études postsecondaires qu’elle a décidé d’arrêter de pratiquer son sport.

« Je regrette vraiment d’avoir arrêté le volleyball quand j’étais au cégep, témoigne Alicia Barbeau, une ex-athlète de volleyball AAA. C’était trop pour moi et il fallait que je me concentre sur mes notes. » Elle a quitté son sport après une première année d’études collégiales au profit de ses études, alors qu’elle y jouait depuis sa première année au secondaire.

Si la motivation n’est pas un motif d’abandon pour les jeunes, ce sont d’autres facteurs qui entrent en jeu lorsque les athlètes transitent vers le cégep. Le temps et l’argent sont les contraintes les plus souvent relevées auprès des jeunes, d’après le président et directeur général de RSEQ.

L’exode vers les milieux urbains

La migration des sportifs vers les grands centres urbains désavantage les collèges et les universités situées en région. Pour Gustave Roel, il faut rendre le sport plus accessible « en offrant des services plus complets et plus variés » aux étudiants, surtout en région. « L’université [UQAC] est très proactive, même si c’est une petite université, elle est en train de développer d’autres programmes comme le hockey par exemple », affirme-t-il.

Les établissements scolaires sont responsables de promouvoir leurs programmes sportifs dans les écoles secondaires à travers la province et même à l’international. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est d’ailleurs « très actif et dynamique » en matière de recrutement de joueurs provenant de l’extérieur de la région, selon M. Roel.

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