Campagne électorale | La relève exige un meilleur accès aux terres

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Les jeunes agriculteurs font de la financiarisation des terres agricoles leur cheval de bataille pendant la campagne électorale. Selon la présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), Julie Bissonnette, «c’est un problème qui dure depuis trop longtemps et qui empêche beaucoup de jeunes de s’établir».

La financiarisation consiste en l’achat de terres agricoles par des sociétés d’investissement, mais pas dans le but d’y faire de l’agriculture. Le prix des propriétés avoisinantes augmente, ce qui empêche la relève de s’établir sur l e u r s propres terres. «Au-delà des jeunes, ce problème touche l’ensemble des Québécois, affirme Mme Bissonnette. C’est leur nourriture que l’on cultive, qu’est ce qui va se passer s’il n’y a plus de relève?»

La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean n’échappe pas à l’augmentation du prix des terres. Bien que la région compte parmi celles dont le prix est le plus bas, avec 4608 $ par hectare, comparé à 28887 $ par hectare en Montérégie, l’accès reste difficile. «Les terres sont moins chères ici, mais le rendement est bien différent qu’en Montérégie, donc on a besoin de beaucoup plus de surface pour être rentable», explique le président du Centre régional des jeunes agriculteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CRJA), Alexandre Bernier.

La FRAQ a présenté quelques solutions en partenariat avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) aux différents partis en espérant apporter ce problème au premier plan. L’organisation aimerait que l’achat de plus de 100 hectares de terre soit interdit pendant trois ans, pour permettre la mise en place d’issues durables.

«Premièrement, on aimerait qu’il soit illégal de laisser des terres en friche, avance la présidente de la fédération. Ces propriétés inutilisées pourraient être louées par un jeune agriculteur, par exemple.» L’organisation souhaite aussi que le gouvernement crée un capital patient qui accorderait un répit financier aux agriculteurs nouvellement établis en offrant des prêts plus longs qui permettent un congé de paiement durant les premières années.

Des solutions qui seront aussi bénéfiques dans la région selon Alexandre Bernier. «L’agriculture permet de dynamiser nos régions, il ne faut pas perdre cette richesse.»

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