Temps supplémentaire obligatoire | Les infirmières n’ont pas le coeur à la fête
Une trentaine d’employés du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay—Lac-Saint-Jean ont imposé à leurs patrons de faire des heures supplémentaires en plein jour de la Saint-Valentin. Jeudi soir, pendant plus de 2h30, les infirmiers et infirmières sont restés devant les bureaux de leurs supérieurs.
Les revendications des employés du CIUSSS datent de plusieurs années déjà et aucun changement majeur n’a été fait par le gouvernement. Selon la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) de la région, Julie Bouchard, ce mouvement était symbolique et voulait démontrer à quel point les heures supplémentaires peuvent nuire.
«On voulait montrer que nos infirmières peuvent se sentir prisonnières de leur travail quand leur employeur impose du temps supplémentaire», affirme Mme Bouchard en entrevue téléphonique.
Les dernières données du Syndicat confirment qu’il y a eu plus de 1000 quarts de travail en heures supplémentaires effectués chaque mois. Les représentants des employés rejettent l’argument des dirigeants disant que la pénurie de main-d’œuvre est la cause de ce fléau.
Aucune réaction de la direction
Même s’ils sont restés dans leurs bureaux pendant plus de 2h30 de plus qu’à l’habitude, les patrons du CIUSSS n’ont pas réagi à ce mouvement fait par les employés. «On ne faisait pas de demande, on voulait seulement faire vivre qu’est-ce que nous vivons chaque jour. Donc, une réponse ne changerait rien puisque nous n’étions pas là pour négocier non plus», mentionne la présidente du FIQ du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Le support de la population retient beaucoup l’attention des professionnels des services de la santé. Les gens sont conscients du travail fait par les travailleurs et travailleuses du CIUSSS soutient Julie Bouchard. «La population est en accord avec nous que le temps supplémentaire devrait rester, comme auparavant, un moyen à être utilisé en cas extrême et non comme un mode gestion», ajoute Mme Bouchard.