Les médias sociaux, un risque d’utilisation perpétuel
«Les réseaux sociaux, c’est un phénomène récent, il faut apprendre à s’adapter face à cette nouvelle réalité, mais aussi apprendre à l’utiliser à la fois pour se protéger, mais également protéger les autres.»
Voilà le message lancé mardi soir à la bibliothèque de Jonquière par l’avocate agente à l’information en aide juridique du Centre de justice de proximité (CJP) Saguenay – Lac-Saint-Jean, Jessie Tremblay.
Le premier contact avec un réseau social commence par ses conditions d’utilisation. L’utilisateur va généralement cocher, en guise de signature, la case «j’accepte les conditions» sans réellement lire le contrat d’adhésion qui inclut des cessions de droit et des licences d’utilisation.
«Par exemple, lorsque l’utilisateur publie des photos sur Facebook, il accorde à ce dernier le droit de les utiliser pour sa propre publicité sans compensations financières. Le droit d’auteur n’est pas violé, puisque la personne a accepté les conditions d’utilisation lors de la création de son profil», a mentionné l’avocate.
Mme Tremblay a spécifié qu’il est cependant possible de poursuivre Facebook en cas de litiges, à condition d’être signalé, selon les lois californiennes.
De plus, l’administrateur d’un site privé peut être tenu responsable à cause de commentaires non conformes ou illégaux et peut être poursuivi en justice. L’avocate a enchéri en expliquant que le contexte serait semblable pour une publication d’hyperliens si elle est accompagnée de paroles haineuses.
En parallèle, l’utilisation des réseaux sociaux favorise la diffamation et la cyberintimidation à cause des commentaires, partages et «spotted». «La diffamation, ce sont des propos qui font perdre l’estime de quelqu’un ou qui émettent des sentiments désagréables. Elle implique une atteinte à la réputation d’une personne par le mal que l’on dit d’elle ou les mépris auxquels on l’expose. Il s’agit d’un préjudice de tenir des propos alors que la personne devrait savoir qu’ils sont faux ou lorsque cette dernière tient des propos négatifs bien que véridiques à l’égard d’une autre sans motifs valables», a clarifié Mme Tremblay. Elle a précisé que l’intimidation consiste à intimider une personne à répétition ou à la harceler.
Qu’est-ce que la vie privée ?
«Je vois la vie privée comme une grosse bulle qui nous suit partout, composée de plusieurs éléments: l’âge, l’orientation sexuelle, l’adresse d’habitation, l’image, etc. », a expliqué Mme Tremblay.
Elle a affirmé également que l’internaute est responsable de ce qu’il publie. «Il doit s’assurer que le contenu de ce qu’il diffuse respecte les conditions d’utilisation et qu’il agit en toute légalité, c’est-à-dire ne pas brimer le droit à la vie privée d’autrui, ne pas diffuser une image d’une personne sans son accord, ne pas diffamer autrui, etc. », a complété l’avocate.
Pour faire valoir les droits à sa vie privée, Mme Tremblay a conclu que la victime peut faire une mise en demeure ou porter plainte.