La Pige à Tours | Des journaux qui donnent une voix aux sans voix

259
0
Partagez :

Les cinq intervenants (Éloïse Lebourg, Thierry Borde, Sébastien Boistel, Émile Palmantier et Lisa Giachino) de la conférence Les médias alternatifs: une information différente ? Photo: Édouard Sanger

Même s’ils sont mal payés, certains journalistes français se tournent vers les médias alternatifs qui amènent une plus grande liberté quant au traitement de l’information. De manière subjective, mais honnête et véridique, ces professionnels et parfois, des bénévoles, s’impliquent dans le but de donner une voix aux sans voix.

«Ce que nous faisons n’est absolument pas objectif, mais nous sommes honnêtes», lance la journaliste Éloïse Lebourg à Médiacoop lors de la conférence Les médias alternatifs : une information différente? dans le cadre des Assises internationales du journalisme. Presse indépendante, Médiacoop se positionne régulièrement du côté de manifestants ou de citoyens.

À savoir si les médias alternatifs sont différents de ceux traditionnels, la rédactrice en chef à L’Âge de faire, Lisa Giachino, pense que oui. «En général, on essaie de voir les enjeux et les problèmes, et les réponses portées par la population.» Ce journal mensuel permet de travailler sur le long terme et ainsi d’être sur le terrain et de produire des reportages plus approfondis. La participation de bénévoles apporte également des connaissances universitaires à l’information.

Pour sa part, le journaliste Sébastien Boistel à Le Ravi explique que le journal est né d’une insatisfaction dans la façon de traiter l’information. Aujourd’hui, cette presse exploite l’enquête et la satire. Aucune publicité ne s’y retrouve, aucune photographie n’accompagne les textes. On privilégie plutôt des dessins et des caricatures.

Une presse libre, mais peu rentable

«Je n’ai jamais eu la chance d’être aussi libre quant au traitement de l’information et d’avoir du  temps , mais on a d’autres questions à traiter, notamment, le financement», avoue la journaliste Éloïse Lebourg.

En effet, ces médias pas pareils sont nombreux à refuser la publicité. Un modèle économique différent s’impose alors. Par le biais des abonnements, des dons, d’ateliers et de subventions, ces presses survivent, mais qui sait pour encore combien de temps, a soulevé M. Boistel.

D’un autre côté, ces journaux veillent également à l’éducation des médias dans le but d’éveiller les esprits critiques des usagers.

Plutôt pas pareils qu’alternatifs

Que ce soit Médiacoop, Le Ravi, L’âge de faire ou Reporterre, les médias alternatifs à échelle nationale ou locale sont biens présents en France. Différents des grands médias commerciaux, ces journaux se considèrent davantage comme «une presse pas pareille».

«On n’a pas envie d’être très précis sur ce qu’est un média alternatif, alors disons plutôt média pas pareil, c’est l’idéal», a précisé M. Boistel.

 

Partagez :