Rouler sur l’herbe

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L’ouverture prochaine d’une succursale de la SQDC à Chicoutimi et le manque de moyens des autorités pour cerner les automobilistes affectés par le cannabis a de quoi inquiéter. Les campagnes de sensibilisation s’enchaînent et les automobilistes passent  malheureusement tout droit devant l’autoroute incessante de publicités qui se dévoile à eux. 

Les gouvernements dépensent depuis des années dans des campagnes de sensibilisation contre l’alcool au volant. Sur les autoroutes, sur nos cellulaires, dans nos télévisions: les messages sont partout. Tellement partout que c’est presque rendu des avertissements qu’on ignore comme les enfants se moquent du sauveteur qui répète constamment «On ne court pas au bord de la piscine». 

Ce qui est dommage, c’est qu’à la piscine comme en auto, il faille attendre qu’un jeune se blesse pour que les autres amis de la garderie prennent l’initiative de s’arrêter.

Les cas d’arrestations pour alcool au volant se multiplient dans la région. Ce sont 203 dossiers qui ont été ouverts à Saguenay entre le 1er janvier et le 31 mai impliquant des conducteurs aux facultés affaiblies par l’alcool.

Maintenant, les campagnes visent un nouveau fléau : le cannabis au volant. C’était déjà une problématique, mais depuis que la légalisation a eu lieu, nos gouvernements se doivent de s’attaquer au problème plus sérieusement. Cela signifie donc plus d’avertissements sur nos comptes Instagram, entre autres. Combien de comptes va-t-il falloir toucher pour, qu’en tant que société, on finisse par apprendre ? 

Celui qui a dit que « les lois sont faites pour être contournées » n’a certainement jamais perdu sa famille dans un accident de la route. Il n’a jamais compris le risque qu’il prenait en arpentant le boulevard Talbot tout en sachant pertinemment qu’il «pétait le 0.08». Il n’a probablement jamais eu à vivre avec la mort de jeunes victimes sur ses épaules. 

Avec la hausse de consommateurs de cannabis depuis la légalisation, on peut  simplement présager qu’il va y avoir un nouveau type de danger sur les routes : les automobilistes « gelés ». Le plus épeurant dans tout ça, c’est qu’il n’existe pas encore de fameuse « balloune » qui va rapidement détecter l’état du cerveau d’une personne dont les capacités sont affectées par la substance. Notre sécurité repose donc sur la capacité d’observation et le jugement d’un policier. L’erreur est humaine, mais dans ce cas-ci, elle pourrait être mortelle.

Quelle que soit la substance, si les comportements et les raisonnements du cerveau sont altérés, ça ne prend pas de nouvelle campagne ou de nouvelles annonces à la télé pour comprendre que parfois, comme disait le sauveteur, marcher, c’est mieux. 

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