À la découverte du tchoukball, ce sport qui détonne

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Le tchoukball est un mélange de volley et de handball. Les joueurs en défense s’agenouillent pour tenter de réceptionner la balle avant qu’elle ne touche le sol. Photo : Jean-Gabriel Beauchemin

Tous les mercredis soir dans un anonymat quasi total, les membres du groupe « Tchoukball Saguenay » se retrouvent avec joie pour des parties endiablées. Focus sur un sport aussi méconnu que novateur.

Une silhouette en plein saut, le bras armé d’une balle : le logo fièrement arboré sur les chandails évoque spontanément un joueur de handball. Mais sur le terrain du gymnase de l’école secondaire des Bâtisseurs à Jonquière, deux curieux trampolines inclinés remplacent les cages.

Au tchoukball, « tchouk » pour les initiés, le contact physique et les interceptions sont proscrits. Le sport est né en Suisse dans les années 70, d’un médecin souhaitant créer un jeu physique sans risques de blessure et accessible à tous. Aujourd’hui, une quarantaine de joueurs foulent chaque semaine les terrains de Jonquière.

Les équipes sont mixtes et composées de sept joueurs. « Il y a trois joueurs devant chaque trampoline et un relai au milieu du terrain. L’équipe peut effectuer jusqu’à trois passes avant de tirer, poursuit Simon Belley, l’un des organisateurs du groupe. Pour faire un point, le ballon doit rebondir sur l’un d’eux puis toucher le sol dans les limites du terrain ».

Bande d’amis du secondaire

La plupart des joueurs de « Tchoukball Saguenay » se connaissent depuis longtemps. Le groupe a été créé il y a huit ans par cinq amis, toujours sur les terrains ce soir. Julien Girard fait partie de ceux-là. « On avait déjà joué au secondaire et on avait tellement apprécié qu’on a voulu créer notre ligue », explique l’homme d’une trentaine d’années.

Le groupe de Saguenay fait partie de la poignée de ligues en activité au Québec. Le tchoukball a traversé l’Atlantique dans les années 90 avant d’être popularisé secondaire dans les années 2000, comme l’explique régulièrement Alexis Lessard-Hébert, vice-président de la Fédération Québécoise de Tchoukball et lui-même éducateur physique au secondaire.

Pour Mickael Larouche, l’école est déjà loin et pourtant il n’a pas perdu son entrain pour le tchoukball « Ce que j’aime, c’est que c’est un sport accessible pour tout le monde, on a des personnes de tout âge, des garçons et des filles de tout niveau. N’importe qui peut jouer. »

Cependant, la popularité du tchoukball stagne et reste une pratique de niche. « C’est vraiment un professeur du secondaire en particulier qui nous a appris à y jouer, ce n’est pas un sport qui est connu de tous. Quand on me demande ce que je fais comme sport et que je réponds tchoukball, je dois l’expliquer à chaque fois », sourit Simon Belley.

« On ne veut pas une équipe qui domine tout »

Ces dernières semaines, les entraînements se sont intensifiés. Les équipes bleue, rouge, verte, noire et jaune se prépareraient au tournoi de fin de saison qui a eu lieu le 2 décembre au Patro de Jonquière. Si la ligue de Saguenay a déjà participé à un tournoi à Montréal, celui-ci n’a été joué que par les joueurs de « Tchoukball Saguenay ».

Pour autant, l’adversité reste saine. Car l’objectif principal est l’équilibre. « On ne veut pas avoir une équipe qui domine tout, ça serait plate. On essaye d’équilibrer les équipes le plus possible pour rester compétitif, pour que tout le monde veuille revenir jouer », explique Julien Girard. D’ailleurs, les équipes sont refondues à chaque début de saison. En janvier donc, un nouveau championnat commencera.

La ligue de Saguenay s’est toujours fait connaître par le bouche-à-oreille. Au début de la prochaine saison, les organisateurs espèrent voir de nouveaux visages se présenter aux entraînements. « Tchoukball Saguenay » tient à ce qu’ils soient ouverts à tous et accessibles.

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