Insécurité alimentaire | Un phénomène sans cesse grandissant

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Selon le portrait des habitudes alimentaires de la population régionale, en 2012, la proportion d’adultes dans la région vivant de l’insécurité alimentaire et craignant de ne pas manger à sa faim était de 13 %. Malgré les efforts mis en œuvre par les différents organismes de la région, ce chiffre continue d’augmenter

C’est le constat que dresse la coordonnatrice de La Table de la sécurité alimentaire de Jonquière, Vanessa Tremblay. Cet organisme favorise la mise en place d’activités et de services adaptés pour toutes les personnes touchées par cette problématique se définit comme un accès incertain aux aliments en raison d’un manque d’argent, allant de la peur de manquer de nourriture jusqu’à la privation.

« Nous faisons entre deux et trois dépannages par semaine », témoigne Mme Tremblay.

Cette dernière ajoute que tout le monde est à risque de vivre à un moment ou un autre dans l’insécurité alimentaire. Avoir recours à un organisme pour arriver à s’alimenter n’est pas seulement susceptible d’arriver à un groupe d’individus en particulier.

«Moi je rencontre des personnes qui n’auraient jamais pensé se retrouver en insécurité alimentaire. Parfois c’est une perte d’emploi ou même une maladie qui s’est déclenchée qui fait que la personne ne peut plus avoir les fonds pour acheter des aliments. Parfois c’est un concours de circonstances tout simplement qui mène à cette situation», explique-t-elle.

Dans l’arrondissement de Jonquière, les demandes proviennent en majorité des secteurs de Kénogami et celui du centre-ville, c’est ce qu’on pu remarquer les membres de l’organisme.

l’insécurité alimentaire se traduit comme étant un accès incertain aux aliments. Photo: Marie-Pier Lebrun

Désert alimentaire

Selon le portrait des habitudes alimentaires de la population régionale dressé par la Direction de santé publique, en 2015, environ 15 % de la population du Saguenay–Lac-Saint-Jean habitait un désert alimentaire, c’est-à-dire un secteur défavorisé où il y a un faible accès à des commerces alimentaires pouvant faciliter une saine alimentation comme des marchés publics, des fruiteries, des épiceries et des supermarchés.

L’insécurité alimentaire vient également avec l’emplacement et des problèmes de transport.

«C’est une grosse problématique à Jonquière, les gens n’ont même pas les moyens pour avoir du transport. Parfois, ils arrivent tellement serrés qu’ils n’ont même pas l’argent pour prendre l’autobus et venir chercher l’aide qu’on leur offre. Moi ça arrive que je doive faire le dépannage et me rendre chez eux avec ma propre voiture», raconte

la coordonnatrice de la Table de la sécurité alimentaire.

C’est d’ailleurs un projet sur lequel La Table de sécurité alimentaire travaille. «On est en train de monter un comité pour régler le transport pour qu’il y ait une livraison dans certains cas, car il faut que la personne puisse être autonome quand même… mais s’il y a vraiment une raison valable, on assurera le transport», ajoute-t-elle.

L’organisme a développé un projet qui vise à informer les gens sur les solutions existantes pour diminuer le coût d’achat du panier d’épicerie. L’Alimentour a d’abord été testé avec les étudiants du Cégep de Jonquière le 13 novembre et se poursuivra maintenant à partir du bureau de l’organisme.

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