Lancement littéraire | Russel-Aurore Bouchard, la passion de l’histoire par des souvenirs
Pour son dernier livre, Héros de mon enfance et secrets d’histoires, Russel-Aurore Bouchard a choisi de raconter, en six textes, diverses histoires oubliées de la région du Saguenay. Et elle a laissé une place de choix aux femmes pour apporter un autre angle dans le travail des historiens.
«Les femmes ont aussi leur rôle, mais on n’a jamais leur regard. Je leur ai rendu un hommage pour dire que je ne les ai pas oubliées. Et pour donner une leçon à mes collègues sur l’importance des témoignages des femmes et montrer cet angle mort de l’histoire», a-t-elle expliqué lors de son lancement de son livre mardi soir à la salle Marguerite-Tellier, à Chicoutimi.
Parmi les sujets abordés, il y a la destruction du quartier de la Traverse de Saint-Anne ou encore le portrait d’Émilie Fortin, une Saguenéenne au Klondike.
Passion dans l’âme
Éditée à son propre compte, Mme Bouchard ne cache pas que c’est dur de renouveler les lecteurs. «Mon lectorat se meurt», ricane-t-elle. Mais elle met un point d’honneur à sortir des sentiers battus par un travail de recherche assidu et par des témoignages pour raconter et affirmer ses textes. «J’ai repris l’enquête des restes de McLeod, le fondateur de Chicoutimi, au point que le texte est devenu un polar», confie-t-elle. Elle tient à souligner que la réalisation de son travail est due à ces amis et sa femme. «Ce soir, j’étais grande, car les gens étaient grands. Si les gens n’avaient pas été là, j’aurais été très petite», raconte-t-elle. Elle tenait aussi à remercier sa compagne de vie, Madeleine Bouchard, et ses amis pour la réalisation de son œuvre.
Avenir
Mme Bouchard ne tire pas sa révérence. Au contraire, elle projette d’écrire un nouveau livre avec des sujets précis sur le peuple indien, comme le mariage à l’indienne, le rituel du tabac ou encore les tatouages. «Je vais prendre mon temps et m’amuser», confie-t-elle.
Dans l’avenir, elle souhaiterait que le public jeune s’intéresse au patrimoine de la région. À eux, elle leur donne une leçon par une citation de son livre. «Il faut refuser passionnément d’être autre chose que des humains. Des êtres de mémoire, dignes, libres et faisant l’histoire», conclut-elle.