Moins d’églises, autant de chorales
Pendant que les chœurs des églises s’essoufflent, les groupes de chants deviennent très populaires en s’orientant davantage sur le loisir que sur l’aspect religieux. «On fait des représentations-bénéfices et des concerts, plus des messes et des funérailles», explique la présidente de l’Alliance chorale régionale La Gaillarde, Gisèle Munger.
Il n’y a pas que dans les églises qu’on chante en chœur. Un peu partout au Saguenay-Lac-Saint-Jean, plusieurs chorales chantent plutôt pour le plaisir. «Ça va bien dans les chorales de la région, il y a des jeunes et le nombre de membres est assez stable», dit Mme Munger qui a aussi été enseignante au primaire et au secondaire.
Gisèle Munger s’est impliquée dans la chorale de l’église Saint-Jean-Eudes pendant 20 ans. Elle a ensuite quitté l’église pour fonder une chorale d’enfants. «Les chorales d’églises sont souvent en prestation. C’est plus exigeant à la longue», dit-elle. Aujourd’hui, elle dirige le chœur Dal Segno qui compte près de 80 retraités de l’enseignement ainsi que leurs amis.
Sacré
La chorale de funérailles de l’église Sainte-Famille de Kénogami, quant à elle, ne voit pas la pérennité de son groupe. «Je suis dans les plus jeunes, et j’ai 67 ans. On est avec des personnes plus âgées, donc on voit plus de départs que de nouveaux membres», dénonce la cheffe de chorale France Rousseau.
Le chœur de Mme Rousseau n’entonne que des chants liturgiques et se concentre exclusivement aux funérailles. «On ne fait pas de petites chansons populaires, parce qu’on ne pratique pas. On pratique une heure avant la cérémonie, puis comme le groupe est vieillissant, nous avons plus d’absentéisme.»
Selon elle, il n’y a pas tant de lourdeur à chanter uniquement des décès. Ils y trouvent même une façon d’aider les familles à passer à travers la perte d’un être cher. «Le plus difficile, c’est le manque de demande, la plupart des cérémonies se déroulent dans la paroisse Saint-Dominique de Jonquière et les plus jeunes qui organisent les funérailles ne pensent pas nous appeler», dit-elle déçue.
Laïque
Au moment d’écrire ces lignes, Gisèle Munger se prépare pour son concert du dimanche 24 novembre. «On va réunir le Chœur de l’UQAC et ma chorale, le Chœur Dal Segno. Les fonds vont aller directement aux jeunes chanteurs de l’université.» Avant même de publiciser l’événement, la salle était déjà comble. C’est aussi la dernière année de Mme Munger comme présidente de La Gaillarde. «C’est une véritable activité thérapeutique, chanter c’est tellement un beau loisir, mais je trouve que j’en ai fait beaucoup pour les chœurs. Il est temps de passer le flambeau de la présidence.»