Une hausse de décès des aînés sur la route

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Cinquante-huit personnes de 75 ans et plus ont perdu la vie sur les routes du Québec en 2022, soit une hausse de 22% par rapport à la moyenne des années précédentes.

Deux facteurs principaux expliqueraient cette hausse, le nombre de décès des piétons et le vieillissement de la population, selon le professeur-chercheur au département des sciences de la santé à l’UQAC et membre du Réseau de recherche en sécurité routière du Québec, Martin Lavallière.

Le vieillissement de la population explique un plus grand nombre d’aînés se retrouvent sur les routes. « Plus il y a des aînées qui ont au-dessus de 75 ans, statistiquement, il y a aussi plus de probabilités qu’ils soient impliqués dans des collisions routières », explique-t-il.

Selon la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), l’âge d’un conducteur ne définit en aucun cas sa capacité de conduite, c’est plutôt sa santé qui en déterminera la suite.

À 75 ans, une déclaration de santé est demandée. Depuis 2022, cette tranche d’âge doit soumettre une auto-déclaration médicale, qui est disponible sur le site web de la SAAQ.

Le doute d’efficacité de l’auto-déclaration est présent même s’il est clair que le but premier de ce procédé est d’alléger le système de santé. « Les gens ne se mettront pas dans une situation où ils s’enlèvent eux-mêmes leur permis de conduire donc qu’est-ce qu’on peut déployer comme système ou comme moyen pour aider les gens à conduire plus sécuritairement plus longtemps », a soutenu Martin Lavallière.

À 80 ans et tous les deux ans à partir de cet âge, on y ajoute un examen de vue. Seulement 1% se font retirer leur permis et 50% auront des conditions à respecter.

Une augmentation des suspensions médicales a été notée pour les conducteurs de cette tranche d’âge. « La population est vieillissante, donc ça peut augmenter le nombre de suspensions de permis », a mentionné la porte-parole de la SAAQ, Geneviève Côté.

En Ontario, les personnes âgées entre 65 et 79 ans doivent passer un examen de la vue tous les ans et repassent un examen théorique généralement tous les cinq ans.

Le médecin peut jouer un rôle

« Si le médecin de ces conducteurs à des soupçons, il doit aviser l’assurance automobile de cette situation-là et pourrait nous demander de faire repasser un examen dans certains cas », explique, Geneviève Côté.

Toute personne ayant des doutes sur la conduite d’un conducteur âgé est également invitée à signaler la situation à la SAAQ ou à un médecin. « Parfois, il peut y avoir un tabou dans la famille, mais il ne faut pas hésiter en tant que proche de ce conducteur-là d’aborder le sujet avant qu’il lui arrive un accident ou autre pour sensibiliser la personne elle-même », a souligné la porte-parole.

La Société d’assurance automobile du Québec compte sur une équipe de conseillers en relation avec le milieu qui assure la sensibilisation auprès des aînés tous les ans. « La clé c’est de convaincre les aînées de l’importance d’être bien sécuritaire quand ils prennent la route », a-t-elle conclu.

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