Conférence de Mario Cyr | Le plastique : le plus grand fléau pour les océans

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Le directeur photo et explorateur des fonds marins Mario Cyr estime que d’ici deux à trois ans, les méduses auront envahi les mers du monde si l’humain ne change pas ses habitudes. C’est devant 500 paires de yeux attentifs que le photographe a tenu ces propos hier soir au Théâtre Banque Nationale lors de son spectacle-conférence Les yeux de la mer.

Mario Cyr retournera en Arctique ce printemps.

Selon M. Cyr, le thon rouge est le plus grand prédateur des méduses. Cependant, les permis de pêche pour cette espèce ont augmenté dans les dernières années. Le thon rouge est maintenant moins nombreux dans les cours d’eau et les méduses, elles, «prolifèrent à une vitesse incroyable» contrairement à d’autres espèces, car elles sont parmi les seules à être capable de vivre dans des eaux extrêmement polluées.

Les deuxièmes plus grands prédateurs de ces méduses sont les tortues luths. Au même titre que le thon rouge, cette espèce de tortue se fait de plus en plus rare et mange des méduses en très grande quantité. Par contre, comme l’a expliqué le caméraman sous-marin, dans 93% des cas de décès de ces tortues, le plastique est en cause. «Rien ne ressemble plus à une méduse qu’un sac de plastique», a souligné le photographe avant d’ajouter que le plastique dans les océans est un grand fléau.

Tout au long des deux heures de présentation, Mario Cyr a fait connaitre à son public des faits surprenants sur plusieurs espèces marines allant des méduses aux ours polaires. Alors qu’il parlait de ce gros mammifère blanc, il en a profité pour élucider leur condition en Arctique. «Les ours polaires ont de plus en plus de difficulté à se nourrir. C’est pour ça qu’aujourd’hui on voit de plus en plus d’ours chétifs et même certains qui meurent, a confié l’explorateur sous-marin. L’épaisseur de la glace en Arctique a diminué du deux tiers.» Puisque la glace est moins épaisse, les ours ont de la difficulté à attraper des phoques. «Avant, ils en mangeaient entre 40 et 50 par année. Maintenant, c’est entre 20 et 40, a révélé M. Cyr. Certaines mamans vont même jusqu’à délaisser leurs petits trop faibles parce qu’elles sont incapables de les nourrir.»

Moins de banquises?

« Il y a beaucoup moins de glace qu’avant », a confié le caméraman. Il a affirmé que dans les dix dernières années, il y a trois ans où il n’y a pas eu de banquise en Arctique. Lors de ses expéditions, son équipe et lui doivent s’arrêter pour sonder la glace toutes les 30 minutes pour s’assurer qu’elle soit épaisse, chose qu’ils ne faisaient pas avant.

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