Échangisme en temps de pandémie: un jeu d’enfant

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Les couples échangistes au Saguenay-Lac-Saint-Jean font fi du coronavirus. C’est ce qui ressort de l’expérience réalisée par l’équipe de La Pige, qui s’est infiltrée, à l’aide de pseudonymes, dans ce monde marginal pour étudier cette pratique illégale en temps de pandémie. Il ne suffit que de quelques clics sur les sites d’annonces spécialisés pour constater le phénomène.

Sur une période de cinq jours, deux journalistes de l’équipe se sont introduits sur les sites web JALF et Annonce Intime, prétendant être un couple libertin. Rémi Lavoie, 20 ans, s’occupait de la majorité des comptes et contacts. Sa copine, Cynthia Lepage, s’est ajoutée à lui lors d’une conversation avec un autre couple sur Messenger. Les noms des personnages et les photos utilisées au cours de l’expérience ont été inventés de toutes pièces. Deux faux profils Facebook ont aussi été créés.

Crédit: PixaBay
La photo utilisée pour envoyer aux couples sur les sites de rencontres et Facebook.

Voici l’annonce qu’on pouvait retrouver sur JALF et Annonce Intime :

Nous sommes un jeune couple de 20 ans qui cherche une soirée échangiste. Nous en sommes à notre première expérience, donc ce ne serait que pour tâter le terrain et peut-être rencontrer des gens 🙂

La requête a été publiée sur Annonce Intime le 3 février, vers 22h. Douze heures plus tard, le compte a obtenu 477 visites et huit réponses. Après 48h, on recensait trois réponses de plus. Une deuxième publication a aussi recueilli huit réponses après douze heures. Du côté de JALF, pour une annonce mise en ligne à la même date, il y a eu 22 visites du profil et 11 messages toujours après douze heures.

L’objectif était de voir si les gens qui pratiquent ce mode de vie accordent, ou non, de l’importance aux règles sanitaires mises en place par le gouvernement, comme l’interdiction de faire des rassemblements. Pour obtenir cette information, le rôle de Cynthia était simple : être inquiète quant à la COVID-19. De cette façon, il était facile de demander aux échangistes s’ils s’inquiétaient du virus ou s’ils étaient prudents.

 Avec les discussions, le but était de bâtir un lien de confiance avec les personnes, question qu’elles s’ouvrent et partagent leur réalité en pandémie. Pour conserver une certaine crédibilité, entretenir des échanges était primordial. Nous avons donc répondu le plus possible à leurs demandes, dans la mesure du possible. Tout ça, sans jamais dévoiler les intentions journalistiques. Après les conversations, la prise de rendez-vous s’avérait un jeu d’enfant. Toutefois, les rencontres n’ont jamais eu lieu en raison des consignes sanitaires. De plus, les messageries ont été suspendues par la suite.

Pour tenir le compte des discussions, des preuves et autres informations pertinentes, les journalistes ont eu recours aux captures d’écran.

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