Échangisme en pandémie : plus de 40 offres en cinq jours

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Seulement cinq jours. C’est le temps que ça aura pris à deux journalistes infiltrés de La Pige pour recevoir trois invitations à des rendez-vous échangistes chez des inconnus de la région en temps de pandémie. 

En plus de ces rancarts, Rémi Lavoie et Cynthia Lepage, le couple fictif incarné par nos journalistes, ont reçu plus d’une quarantaine d’offres plus ou moins significatives sur différents sites. Un résultat qui est surprenant, étant donné que la culture libertine est souvent vue comme marginale et close et que tout rassemblement est interdit en raison de la COVID-19.

L’une de ces prises de contact intéressantes venait d’un couple connu comme Arvicouple sur le site JALFLa conversation avec eux a débuté le 6 février en fin d’après-midi. Moins de douze heures plus tard, les journalistes avaient un rendez-vous à 15h le lendemain au domicile des libertins à Arvida.

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L’invitation d’Arvicouple, qui était prêt à nous recevoir chez eux malgré la pandémie. (Capture d’écran)

Rappelons que, bien que l’échangisme soit légal, les rassemblements en temps de pandémie ne le sont pas. « C’est sûr que si on a un appel pour ce genre de chose, on va envoyer une équipe. Se voir, c’est interdit, que ce soit pour regarder la télé ou faire de l’échange entre couples », explique le porte-parole du Service de police de Saguenay, Bruno Cormier.

Le policier précise que ses équipes ne se soucient pas de ce que les gens font lorsqu’elles interviennent à un rassemblement, mais n’a pas souvenir d’une instance où les contrevenants pratiquaient le libertinage. Du côté de la Sûreté du Québec, aucun commentaire n’a été émis à ce sujet.

Soirée privée et spa

En plus du rendez-vous à Arvida, deux autres rencontres étaient à l’horaire des journalistes. La première était une invitation de Sébastien* et sa douce, qui ont convié Rémi et Cynthia à l’une de leurs fréquentes soirées « avec trois ou quatre autres couples. » Cette invitation est venue dès le deuxième message que l’homme a envoyé aux journalistes, preuve que de parfaits inconnus peuvent facilement entrer dans ces soirées.

Pour ce qui est de la pandémie, Sébastien dit posséder une maison avec quatre chambres où les gens dorment pour éviter le couvre-feu. Il soutient aussi annuler tout rassemblement si une ou des personnes sur les lieux présentent des symptômes. Malgré ces précautions, ces soirées restent illégales. Comme le rappelle Bruno Cormier, seules les personnes vivant à l’adresse de la maison peuvent y passer la nuit.

La troisième rencontre prévue était à Alma. Jérôme* et Stéphanie* ont invité le couple infiltré à une matinée dans le spa, la chambre à coucher si affinités, de leur domicile, sans rien demander concernant la santé de celui-ci. Jérôme a affirmé qu’il portait un masque au travail et que sa femme était souvent à la maison. Il a assuré qu’il avait déjà reçu auparavant en pandémie, sans aucun problème. Malgré de nombreuses tentatives, La Pige n’a pas réussi à récolter d’explications d’experts en sexologie à savoir pourquoi le besoin de pratiquer l’échangisme est si présent chez ces couples même en pandémie.

*Noms fictifs

**Les fautes d’orthographe dans les conversations sont intentionnelles pour ajouter au réalisme de l’enquête. 

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