Visionnement de pornographie : les premières relations sexuelles retardées chez les jeunes
Le visionnement de pornographie retarderait les premières relations sexuelles chez les jeunes selon une sexologue de la région, Cindy Boulianne. « Je présume qu’il y a un impact vu que les jeunes sont plus tentés à rester chez eux. C’est l’effet écran, ça rend la chose plus facile », mentionne-t-elle.
« C’est un peu comme de la drogue en fait, ça augmente les zones de plaisir. À la longue, écouter de la pornographie le cerveau s’habitue et les stimuli de plaisir vont prendre de plus en plus de place. C’est pourquoi ces personnes vont aller chercher davantage de défis et de crunchi. […] En plus ce qui est dangereux, c’est que ça devient une norme. Les gens vont accepter des choses qu’habituellement ils n’accepteraient pas parce que tout le monde le fait. C’est une pression incroyable et ce sont des expériences négatives. Dans des moments comme ça, on perd la notion de plaisir », explique la sexologue et la conseillère pédagogique en éducation à la sexualité.
La pornographie monte en popularité chaque année. En 2019, PornHub faisait état de plus de 42 milliards de visites durant l’année et selon leurs données annuelles, au cours de la pandémie, les chiffres sont montés de 11,6%.
Selon une intervenante au traitement et à la réception des signalements à la DPJ, Christine Baron, la pornographie a plusieurs impacts, mais le manque d’ouverture des parents concernant l’éducation sexuelle peut aussi avoir des répercussions sur le comportement sexuel de leurs enfants.
« Les enfants essaient de reproduire ce qu’ils voient, s’ils tombent sur des vidéos pornographiques sur le téléphone de leur grand frère, grande sœur ou même des parents, c’est évident qu’ils seront curieux. Sans gestion et contrôle des parents, c’est là que les problèmes commencent », confie-t-elle.
Selon une étude de France 2 faite en 2019, c’est entre 10 et 14 ans que la plupart des adolescents ont vu leurs premières images pornographiques. Un jeune adulte de la région, qui préfère garder son anonymat, raconte que la pornographie nuit à son quotidien puisqu’il en consomme depuis l’âge de 11 ans.
« J’ai eu des blondes et des one nights et j’associais beaucoup ces relations sexuelles qui sont la réalité avec ma dépendance à la pornographie. […] Je crois que dans le futur, la consommation pornographique sera même pire qu’elle l’est déjà. Avec les tablettes électroniques et la facilité d’accès, les jeunes commencent beaucoup plus tôt », a-t-il expliqué.