Épiceries communautaires : populaires plus que jamais
Selon Statistique Canada, le coût des aliments a augmenté de 3,8 % en un an, ce qui incite de plus en plus de personnes à avoir recours aux épiceries communautaires. « Notre clientèle a considérablement augmenté depuis le mois de mai », confie la cheffe d’équipe de l’épicerie Halte-ternative de l’ÉcoQuartier, Mylène Girard.
« Notre clientèle n’a pas de profil type », déclare la responsable des épiceries Halte-ternative de Jonquière, Karine Bouchard. Il peut s’agir d’étudiants, de pères ou de mères de familles, de personnes vivant seules… On voit vraiment des personnes de tous les âges dans nos rayons. »
À 57 ans, Chantale Lalancette vit seule et dédie, chaque mois, environ 125 $ à son alimentation. Pour pouvoir se nourrir correctement, elle peut donc compter sur les organismes communautaires. « Je ne mange pas toujours à ma faim, mais j’arrive toujours à me débrouiller pour manger deux repas par jour », déclare la cliente mais également la caissière de l’épicerie Halte-ternative de l’ÉcoQuartier. « Par contre, c’est sûr que je pourrais manger mieux. Ils disent qu’il faut manger des fruits et des légumes, mais avez-vous vu combien ça coûte ? Tout est trop cher, je n’ai pas le budget », poursuit-elle. Pour rappel, les prix de certains aliments, comme les produits de la viande, ont bondi de 9,9 % en un an.
De plus en plus de personnes en détresse
Offrir de la nourriture à faible coût aux personnes ayant un budget limité, c’est ce que proposent les deux épiceries communautaires Halte-ternative de Jonquière. « On veut vraiment aider les gens qui ont des faibles revenus », déclare Mylène Girard. « Nous offrons aussi des cafés, des soupes et des repas gratuitement, et les demandes augmentent fortement depuis plusieurs mois », poursuit-elle.
Malgré les faibles prix que proposent les épiceries communautaires, l’inflation des prix des aliments pousse de nombreux clients à faire des sacrifices importants. « Ils se limitent vraiment à l’essentiel, on le voit lorsque l’on regarde leurs paniers », déplore Karine Bouchard. « Parfois, ils enlèvent des items à la caisse, car ils se rendent compte qu’ils n’ont pas assez d’argent pour payer. » De son côté, Mylène Girard confie connaître une cliente qui doit parfois, pour pouvoir nourrir ses petits enfants, se priver de repas.