Prêts et bourses : une faille dans le système, selon des étudiants
Travailler 25 heures par semaine et aller à l’école à temps plein, telle est la réalité de l’étudiant du Cégep de Jonquière, Jacob Talbot, qui n’a pu compter sur le programme de prêts et bourses du Québec. La raison du refus de sa demande d’aide financière : ses parents, selon le gouvernement, pouvaient subvenir à ses besoins, ce qui, dans les faits, n’est pas le cas.
Depuis environ deux ans, Jacob Talbot travaille plus de 25 heures par semaine pour pouvoir subvenir à ses besoins, en plus d’aller à l’école environ le même nombre d’heures. Tout son temps libre, il le consacre à son emploi étudiant, quitte à parfois manquer de temps pour ses travaux et études. « Mes parents sont toujours ensemble, et ça a été calculé qu’ils pouvaient payer mes dépenses reliées au loyer et à l’école, mais en fait non. Pour l’instant, je dois travailler pour survivre, c’est ma seule source de revenu », explique-t-il.
Dans le formulaire de demande de prêts et bourses, plusieurs critères sont vérifiés, comme le total des revenus du postulant, celui des deux parents, la situation familiale et si l’établissement scolaire de l’étudiant est situé à l’extérieur du lieu familial. Les étudiants dont les parents sont séparés sont favorisés par le programme. Selon le jeune homme, il devrait y avoir un meilleur système de cas par cas qui traite les demandes. « Je ne pourrais pas me permettre de trouver un emploi que j’aime plus, parce que si je ne travaille pas, je n’ai rien pour payer mes comptes. Même si j’avais un tout petit peu de prêts ou de bourses, ça me ferait un filet de sécurité. »
Apprendre à gérer ses finances
Dans une situation comme celle de Jacob Talbot, apprendre à gérer ses finances devient essentiel. « À l’UQAC, beaucoup d’éducation est faite concernant les finances, la gestion d’un budget ou même pour aider en ce qui concerne le logement », mentionne le directeur du Service aux étudiants, Philippe Hurtubise. Avec l’aide d’un partenariat avec Desjardins et de son équipe, qui compte des travailleurs sociaux ou encore des anciens étudiants internationaux, des ateliers sont créés et font l’objet d’une promotion chez la population étudiante, afin d’être accessibles pour le plus de gens possible.
« Que ce soient des bourses de persévérance pour encourager les profils atypiques, des bourses d’excellence, des bourses attachées à certains programmes, ce sera une minorité qui ne réussira pas à trouver un soutien financier. L’orientation de l’UQAC, c’est d’élargir l’accessibilité aux bourses pour qu’un maximum de personnes puisse respecter les critères d’admission », soutient Philippe Hurtubise.
Ayant appris récemment que les cégeps et universités offrent un service d’aide financière aux étudiants, Jacob Talbot mentionne qu’il aimerait voir ces services mieux représentés. Pour lui, une tournée des classes parlant de ce service pourrait être une solution.