Culturisme féminin : bien plus qu’une parade en bikini
JuliePier Laprise avant l’une de ses compétitions en 2021. Photo: courtoisie
Le culturisme féminin, c’est des filles trop musclées qui paradent en petit maillot devant des juges selon plusieurs stéréotypes. Pourtant, cette discipline requiert beaucoup plus de préparation physique et de force mentale qu’on ne le pense, assure l’athlète, Juliepier Laprise.
Dans le milieu depuis 2018, Juliepier Laprise a vraiment eu la piqûre après sa première compétition. « Je n’avais jamais entendu parler de ce sport, mais maintenant j’adore la routine qu’il m’apporte », affirme-t-elle. Les cinq entraînements par semaine en plus de l’heure de cardio par jour ne l’arrêtent pas. Au contraire, c’est ce qu’elle aime.
Le cultursime, selon Juliepier, c’est un sport qui avec les entraînements, va amener le physique au meilleur de sa capacité. « Ça demande beaucoup de temps hors des compétitions et il faut s’adapter à un nouveau mode de vie », ajoute l’athlète féminine.
Ce qu’elle aime le plus, c’est pousser ses limites pour se dépasser et voir son corps changer tout au long du processus. La compétition, ce n’est que le moment bonbon pour elle.
L’avant compétition
La période la plus intense est environ quatre mois avant une compétition selon le préparateur physique, Martin Bergeron. « Les filles doivent baisser leur taux de gras tout en conservant leur masse musculaire. Elles vont aussi déshydrater leur corps pour que la peau soit la plus collée sur les os. »
Juliepier doit suivre, comme toutes les autres, une alimentation stricte: trois repas par jour et trois collations avec des portions préétablies et des heures précises. « Avant une compétition, on doit baisser à environ 1100 calories par jour, en plus des entraînements », confie-t-elle.
L’épreuve la plus difficile mentalement n’est toutefois pas cette diète, mais l’après compétition. Les culturistes doivent progressivement augmenter leur nombre de calories par jour pour réateindre un seuil plus normal, soit environ 2500 calories.
« C’est le moment où la plupart des filles l’échappent, reconnaît Juliepier Laprise. Les filles ont plus de difficulté que les hommes à reprendre du poids et à l’accepter. Mais il le faut, on ne peut pas rester dans cette condition tout le temps. »
C’est pour cela que le préparateur physique joue un grand rôle à ce stade. Martin Bergeron accompagne ses athlètes le plus qu’il peut et il arrive qu’à certains moments il déconseille à une fille de compétitionner en raison de sa relation avec la nourriture.
« Il y a beaucoup de travail à faire sur soi pour pratiquer ce sport, admet-il. Si ma cliente à des antécédents de troubles alimentaires par exemple, je ne lui conseillerai pas cette discipline, parce que c’est comme amener un ex-alcoolique dans un bar. »
Le préparateur physique ajoute enfin que le milieu est plus accessible aux femmes qu’autrefois. « Elles n’ont plus besoin d’être des monsieurs muscles, le physique demandé est beaucoup plus atteignable et réaliste. »