Printemps érable : des traces bien visibles après 10 ans
« Le printemps érable a prouvé qu’en se mobilisant, il est réellement possible de changer les choses. » Pour Claude Côté, vice-président aux affaires externes au MAGE-UQAC pendant la grève étudiante de 2012, les traces de cette lutte contre le gouvernement du Québec sont toujours bien visibles 10 ans plus tard.
Le but des grévistes était clair : annuler la hausse des frais de scolarité prévue sur une période de cinq ans. Selon Raphaël Lapierre, militant à l’époque et aujourd’hui journaliste à CFIM aux Îles-de-la-Madeleine, la victoire des manifestants lors du printemps érable va bien au-delà de la tarification scolaire. « En 2012, je pense qu’on a réaffirmé l’importance de certaines valeurs québécoises, notamment l’accès à l’éducation et l’égalité des chances. »
De son côté, le chef d’Unissons Saguenay est convaincu que les militants de la grève étudiante « continuent de défendre ces valeurs dans d’autres causes sociales », peu importe le milieu dans lequel ils évoluent en 2022.
Raphaël Lapierre se souvient très bien des combats à l’interne. Les manifestants devaient affronter certains de leurs camarades de classe qui eux, refusaient de mettre leurs études sur pause pour revendiquer leurs droits. « Dans le campus, les opinions étaient tellement partagées que ça devenait difficile d’un point de vue émotionnel de toujours s’obstiner avec les autres. »
Malgré la division au sein de ses pairs, il croit que les grévistes ont été suffisamment nombreux afin de créer une étincelle. « Quand on se retrouvait dans la rue à plusieurs milliers de personnes, c’était un sentiment de participation qui nous dépassait largement. »
Contrairement à plusieurs régions de la province, le Saguenay-Lac-Saint-Jean a majoritairement été épargné en ce qui concerne les blessures graves et les interventions policières lors des manifestations. L’ancien atémien mentionne toutefois que la sécurité locale demeurait sur ses gardes tout au long de la journée. « Ce qui était troublant, c’était quand un policier t’appelait par ton nom. À ce moment-là, tu savais que tu étais à quelque part dans leurs dossiers. »