Frais de scolarité : « Certains jeunes doivent renoncer à leurs études »

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Comme des dizaines de milliers d’étudiants, Aymeric Ferron réclame la gratuité scolaire. (Photo : Martin Patry)

 

« Certains jeunes n’ont pas les moyens de s’inscrire et doivent renoncer à leurs études. D’autres ont tout juste les fonds nécessaires et doivent donc se passer de repas », déclare le coordonnateur aux affaires locales et environnementales du MAGE-UQAC, Aymeric Ferron. Un peu plus de 10 ans après le printemps érable, les frais de scolarité continuent d’augmenter considérablement dans les universités.

Le 22 mars 2012, quelque 100 000 étudiants ont manifesté contre le projet du gouvernement visant à augmenter les frais universitaires de 325 $ par année. Seulement voilà, en 10 ans, ces frais ont augmenté de 875 $ et s’élèvent aujourd’hui à 2725 $ en moyenne, selon le Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études. « Depuis le printemps érable, les frais de scolarité se calculent en fonction du revenu moyen de la population. Etant donné que ce revenu augmente chaque année, les frais universitaires augmentent aussi », explique le professeur en techniques administratives au Cégep de Jonquière, Christian Hudon.

Chaque année, l’université coûte en moyenne 2,6 % plus cher. « C’est injuste, confie Aymeric Ferron. Notre accès à l’université ne devrait pas être conditionné par notre appartenance sociale. Si tu n’as pas les fonds, tu devrais quand même pouvoir étudier.» De son côté, Christian Hudon ajoute que l’inflation des prix en général n’arrange en rien la situation des étudiants.

Les élèves réclament la gratuité scolaire

En raison de la pandémie et des aides de l’État, le budget moyen de la population a particulièrement augmenté en 2020. Ainsi, les frais de scolarité pour la rentrée 2022 auraient pu s’accroître de 8,2 % par rapport à cette année, soit une hausse de 223 $. La ministre Danielle McCann a toutefois rassuré les étudiants en annonçant que les frais n’augmenteront que de 2,6 %. « Encore heureux, confie Aymeric Ferron. Les frais sont déjà suffisamment hauts, ça aurait été aberrant. »

Face à une situation de plus en plus difficile, les étudiants réclament la gratuité scolaire.  « C’est sûr qu’on aurait préféré que les frais n’augmentent pas, car on veut que l’université soit gratuite. Ce serait génial d’obtenir cette gratuité, mais si on pouvait avoir des frais qui se rapprochent de ceux du cégep, ce serait déjà une belle victoire », explique Aymeric Ferron. Si la gratuité universitaire est techniquement envisageable, elle pourrait toutefois avoir des impacts négatifs. « Le fait que les études soient payantes, ça encourage les élèves à réussir leurs sessions. En fait, rendre l’université gratuite, ça pourrait nuire à la motivation des jeunes, en plus d’avoir un impact négatif sur le budget du gouvernement », conclut Christian Hudon.

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