L’art écoresponsable s’implante au Saguenay
Avec les problématiques liées à la crise climatique, la question de la durabilité interpelle les artistes et les diffuseurs. Ils sont de plus en plus nombreux au Saguenay à travailler sur l’écoresponsabilité pour offrir un art de qualité.
« Avec l’art éco-responsable, ce sont mes valeurs que je respecte. » Olivier Villeneuve-Sénéchal est l’artiste derrière Tranche de bois, une entreprise qui confectionne des objets éco-responsables à Chicoutimi-Nord. Le concept est basé sur l’économie circulaire utilisant du bois recyclé.
Au cours des 10 ans où il a été ébéniste, celui-ci a mesuré les pertes de bois liées à la fabrication industrielle. Jeter le moindre bout de bois était donc devenu inconcevable. « Au départ, je récupérais ce qui n’était pas utilisé et je créais des bracelets, mais il m’en restait toujours. Donc je m’en suis servi pour donner naissance à des créations originales comme des boucles d’oreilles en bois. Aujourd’hui, c’est devenu une obsession de ne rien jeter. »
Aidé par sa conjointe, il a quitté Montréal pour s’installer l’année dernière au Saguenay. Il a trouvé un endroit adéquat afin de donner de l’ampleur à ses créations. Chose réussie, en seulement un an il a réussi à vivre de son art, et il ne va pas s’arrêter là. « Je veux continuer à sauver le bois. »
Les diffuseurs visent l’éco-responsabilité
L’éco-responsabilité ne s’arrête pas aux artistes, elle est aussi prise en compte par les diffuseurs. Pour le président de Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean Bernard Duchaîne, c’est une vision à appliquer. « Il faut qu’on se dirige vers une diffusion plus responsable et durable pour atteindre un niveau d’art qualitatif. »
Un engagement qui suit le programme de Soutien à la mission prévu en février 2024 où le Conseil des arts et des lettres du Québec annonce que l’éco-responsabilité fera partie intégrante du projet. Le gouvernement va également s’appuyer sur une nouvelle mission prévue la même année, Creative Green, une série de calculateurs d’émissions de gaz à effet de serre incluant les milieux artistiques.
Selon Bernard Duchaîne, également diffuseur à l’Île du Repos, la démarche a déjà été amorcée. « Certains diffuseurs ont commencé à développer une base plus durable. Par exemple, à l’Île du Repos, 68 % de notre programme est inscrit dans l’écoresponsabilité. »
Il reste cependant des étapes pour implanter un art éco-responsable au Saguenay. « On est encore en pleine phase d’implantation donc il faut prendre son mal en patience. Mais je suis confiant pour la suite » assure M. Duchaîne.