Intéresser les jeunes à la politique

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Le représentant du Parti québécois (PQ) dans la circonscription de Dubuc, Émile Simard, est un jeune universitaire. (Photo : Olivier Joly)

COMMENTAIRE – Lorsqu’il est temps de parler de politique, « c’est la faute des jeunes », est une réaction injustifiée fréquemment entendue. Blâmer son prochain est toujours plus facile à faire que d’effectuer une réflexion sur la source d’un problème.

Les générations qui précèdent les milléniaux, que l’on appelle parfois la génération selfie, attaquent rapidement l’opinion politique de cette partie de la population. Cependant, est-ce que la société a réellement tenté de mettre le doigt sur le problème ?

Selon moi, si la population se mobilisait pour sauver l’environnement autant qu’elle s’acharne sur l’opinion politique des jeunes, la crise climatique serait beaucoup mieux. Comme le dit si bien l’expression québécoise « les bottines doivent suivre les babines ».

On veut introduire la jeunesse à la politique, mais comment peut-elle s’y intéresser lorsqu’on critique ses idéologies à tour de bras ?

« Le cours de politique que je donne au cégep apprend comment marche le système politique et comment fonctionnent les partis québécois. Il faut être en sciences humaines pour l’avoir, s’est exclamé le professeur de politique au cégep de Jonquière, Pierre Turcotte. Je m’excuse, mais c’est un cours qui devrait être imposé au secondaire. »

Une génération sous-représentée

Aux dernières élections provinciales, nous avons pu voir de jeunes adultes se présenter, afin de défendre les intérêts de cette partie de la population.

Cela dit, les jeunes sont tout de même sous-représentés au sein des institutions politiques. Il est plus tentant de décrocher de la politique lorsque l’on fait peu confiance en ceux à qui sont confiés les intérêts de la société.

La candidate du Parti québécois (PQ) dans la circonscription de Chicoutimi et étudiante en droit à l’Université Laval, Alice Villeneuve. (Photo : Olivier Joly)

Une société contradictoire

Le droit de vote est acquis à l’âge de 18 ans, mais devrait-il y avoir un âge maximum pour voter ?

« Quelquefois, je demande à mes élèves si on devrait descendre le droit de vote à 16 ans et ils me répondent qu’ils n’avaient pas assez de connaissances à cet âge, a raconté l’enseignant. Quant à moi, mon oncle Richard de 70 ans, qui vote depuis 50 ans et qui ne fait pas la différence entre le fédéral et le provincial, bien lui aussi il ne devrait pas avoir le droit de vote. »

Si l’on empêche un jeune de voter puisqu’il n’a pas les connaissances nécessaires et qu’on le prive d’un droit fondamental, n’importe quelle personne ne possédant pas assez de savoir devrait être privée de ce droit.

Il est faux d’affirmer que la jeunesse ne s’intéresse pas à la politique. Le contexte politique et social a changé. Il faut donc comprendre que leurs comportements se construisent à partir d’enjeux qui n’étaient pas présents auparavant.

Une réflexion de la société entière doit être enclenchée.

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