« Soit j’allais en thérapie, soit je mourais »

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Depuis la pandémie, les centres de thérapie ont vu leurs demandes explosées. (Photo : Coralie Morency)

Dès l’âge de 15 ans, Kim Côté a fait le choix de rester en vie. Pour vaincre sa dépendance aux drogues, elle a fréquenté un centre de thérapie où elle a trouvé la force et le courage de continuer.

« Quand tu te ramasses vraiment bas, tu réalises qu’à un moment donné il faut que ça arrête », mentionne Kim Côté fière d’avoir compris jeune qu’elle devait cesser sa consommation. Aller chercher les ressources et vouloir obtenir de l’aide peut être difficile pour un adolescent toxicomane. La Dolmissoise de 18 ans explique qu’il ne faut pas avoir peur d’assumer aller en centre de thérapie.

L’accessibilité à différentes drogues est de plus en plus facile pour les jeunes consommateurs. « C’est tellement simple d’avoir accès aux drogues, y’a jamais un dealer qui va te dire “ non je ne te vendrai pas de fentanyl parce que t’as 14 ans” », explique-t-elle. Encore aujourd’hui, elle croit que les vendeurs de drogues ne devraient pas profiter de la naïveté d’un jeune adolescent qui ne connait rien aux substances.

L’anxiété, les problèmes relationnels et le mal-être ressenti sont souvent à l’origine de l’addiction aux substances. Des traumatismes surgissent lorsque celle-ci pense à tout ce qu’elle a vécu à un si bas âge.« La première fois que j’ai fumé du weed, je n’ai pas pensé que j’allais un jour me ramasser gelée sur le xanax dans un hôtel avec des gens que je connais à peine ou avec des gens qui veulent me tabasser parce que je leur dois de l’argent ». La thérapie en centre l’a aidée à accepter ces traumatismes et à gérer ses mauvaises pensées.

Le regard des autres

 Selon l’intervenante externe et agente de liaison de la Maison d’Hébergement le Séjour de Jonquière, Anaïs Vanessa Poirier, le retour à la maison après avoir suivi une thérapie est très difficile. Le cercle de fréquentation doit souvent changer pour ne pas retomber dans les anciennes habitudes de consommation. C’est le cas de Kim Côté, qui avoue s’être isolée des autres pendant quelque temps lors de son retour à l’école.

Aller chercher les ressources et vouloir obtenir de l’aide peut être difficile pour un adolescent toxicomane. (Photo : Coralie Morency)

Dans la région, il n’existe qu’un centre de thérapie en dépendance pour les adolescents. Le Havre du Fjord est celui que Kim Côté a fréquenté quelques mois durant son secondaire. Elle mentionne qu’une des plus grandes difficultés a été d’accepter les commentaires de ses collègues de classe. « J’avais déjà une mauvaise réputation, donc c’était d’être vu comme une droguée à l’école en revenant de la thérapie. Personne ne sait c’est quoi la vérité, tout le monde déforme et les rumeurs circulent vite au secondaire ». Assumer être une ancienne polytoxicomane qui a choisi la vie avant la consommation, sans se soucier de l’avis des autres, fait d’elle la jeune de 18 ans qu’elle est devenue.

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