Conférence de Valentine Thomas | Des solutions de pêche durable réalistes

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La conférence de la pêcheuse sous-marine professionnelle Valentine Thomas organisée par l’entreprise Morille Québec, à l’Érudit Café de Chicoutimi mardi soir, a ouvert la voie à une discussion sur l’enjeu de la durabilité des produits de la mer.

«La définition la plus exacte de durabilité, c’est de faire une pêche et de consommer du poisson pour subvenir à nos besoins tout en nous assurant que les besoins de nos générations futures soient également répondus», a expliqué la jeune femme.

Pour assurer cette durabilité, Mme Thomas croit qu’il existe des solutions durables et réalistes. «On a découvert que tu peux donner beaucoup de pression à l’océan, il faut juste le faire de façon intelligente. Au niveau de la chaîne alimentaire, il faut que ce soit égal. Si tu attrapes une certaine espèce de poisson, il faut que tu attrapes son prédateur et sa proie, en même temps. Juste pour créer une balance et laisser le temps aux espèces de se régénérer», a-t-elle conclu. Mais pour ce faire, elle ajoute qu’il faut que les gens acceptent de varier leur diète et de «manger autre chose que du saumon et du thon.»

Des pressions et des projets

 La pêcheuse sous-marine a déposé la semaine dernière une pétition à l’Assemblée nationale réclamant aux gouvernements une meilleure identification des fruits de mer en vente dans les épiceries.

Valentine Thomas a rencontré le ministre québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, pour lui parler de cet enjeu qui lui tient à coeur et dont elle est elle-même témoin. Durant cette rencontre, elle a réitéré l’importance d’améliorer l’étiquetage des produits de la mer, parce qu’il existe actuellement beaucoup de fraudes alimentaires. Les produits ne sont pas toujours ce qu’ils disent être. «Imagine si ta viande, tu ne savais pas exactement c’était quoi. Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas encore une obligation légale de savoir ce qu’on achète comme fruit de mer», a-t-elle argumenté.

La jeune femme qui passe son premier hiver au Québec depuis plusieurs années se concentre en ce moment sur le développement d’une application pour rendre l’accès à l’information plus facile. «Ce que ça va faire, c’est que si tu rentres une espèce que tu vois à l’épicerie, ça va te dire exactement si c’est durable ou pas. Et pas juste si c’est durable en terme de la population du poisson, mais aussi du côté social et économique, de l’empreinte carbone liée à la pêche de l’espèce et de l’éthique pour les pêcheurs et les poissons eux-mêmes.»

 

Valentine Thomas est venue raconter son cheminement professionnel et les sacrifices qu’elle a dû faire pour créer son propre métier.

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