Au-delà des mots et de la photo
Deux artistes natifs de Sherbrooke présentent leur exposition collaborative Les futurs disparus : sans que rien de toi ne s’efface de moi, jusqu’au 20 avril prochain au Centre national d’exposition (CNE) à Jonquière. Un vernissage à la hauteur des œuvres de René Bolduc et Mélanie Noël.
Parmi les 60 à 90 dossiers d’exposition reçus chaque deux ans au Centre national d’exposition, le comité n’a pas pu résister cette année à la « sensibilité » du projet de M. Bolduc et Mme Noël.
La directrice générale du centre, Manon Guérin, exprime « qu’autant la sensibilité photographique, que la sensibilité des mots, nous a conquis. Le jumelage de ces deux modes d’expression forme un tout qui est inspirant, autant pour les visiteurs, que pour les artistes qui ont réalisés l’œuvre ». Elle ajoute que « c’est dur pour les artistes en poésie de percer le marché, donc le fait de s’associer avec un artiste en visuel, on trouvait que c’était une belle opportunité pour s’ouvrir sur ce mode d’expression qui est peu connu et qui a peu de tribunes ».
Le fait de mettre la poésie de plus en plus de l’avant et de la faire rayonner représente une belle reconnaissance pour Mélanie Noël.
« Grâce aux photos de René, ma poésie a pu mettre le pied dans des musées et des salles d’exposition, parce qu’autrement, c’est rare que la poésie réussie à se rendre dans des centres d’art. C’est gratifiant quand différentes formes d’art se répondent ou se complètent pour aller vers les gens. »
Mme Noël explique comment certains évènements, de 1991 à 2021, ont permis de concrétiser le thème Les futurs disparus.
« Dans plusieurs des histoires, il y a ces personnes qui sont décédées, ce magasin-là qui est devenu un stationnement, cette remise-là qui est devenue un bloc appartement. D’où le thème Les futurs disparus, parce qu’en soit on est tous des futurs disparus. »
Un renouveau au CNE
Manon Guérin affirme également que la pandémie a marqué un tournant dans la façon dont ce genre de dossier était traité au CNE.
« Les dossiers qu’on reçoit ne sont plus comme avant la pandémie. Les gens ont beaucoup travaillé chez eux, isolés. Beaucoup se sont remis à l’écriture, au petit format, donc on trouvait que ça marquait une nouvelle ère et une nouvelle manière de produire des œuvres d’art. »
Une nouvelle ère pour le CNE, mais aussi un nouveau chapitre qui s’enclenche pour le duo artistique et leur projet.
« On est content, car Jonquière est une toute nouvelle région pour nous. On est heureux que nos futurs disparus viennent rencontrer les visiteurs d’ici. On espère qu’ils toucheront leurs cœurs, comme ils l’ont fait avec les gens dans notre coin de pays. »