Les propriétaires proposent un dépôt de garantie
La proposition de Québec solidaire de ne pas interdire les animaux dans les logements ne ravit pas les propriétaires. « C’est inadmissible de dire qu’on est obligés de tout accepter ! Ce sont nous qui investissons donc nous devrions pouvoir définir nous-mêmes ce que nous voulons ou non dans nos appartements », revendique un propriétaire de Jonquière, Roger Bergeron.
La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) s’est elle aussi toujours opposée à la permission unilatérale des animaux dans toutes les habitations. « Une part importante des logements n’est pas bien conçue pour accueillir des animaux. Beaucoup sont mal insonorisés donc cela provoque des conflits de voisinage que les propriétaires doivent arbitrer », détaille le directeur des affaires publiques et des relations gouvernementales de la CORPIQ, Marc-André Plante.
Roger Bergeron, qui autorise seulement les chats dans les logements dont il dispose, soulève les mêmes arguments. « Les animaux peuvent incommoder le voisinage, griffer les murs, le plancher et salir l’habitation. Il faut rappeler que les locataires utilisent un bien qui leur est prêté. Ça coûte vraiment cher de désinfecter un logement. »
Un dépôt de garantie
Pour essayer de contenter les propriétaires, qui tiennent à leurs logements, mais aussi les locataires accompagnés d’animaux, qui cherchent désespérément une résidence, une solution intermédiaire pourrait être envisagée.
« S’il y avait une modification à faire, ça serait de permettre aux locataires de proposer un dépôt de garantie aux propriétaires. Seul le locataire aurait le droit, le propriétaire ne pourrait pas le faire », suggère Marc-André Plante. Pour l’instant, c’est illégal.
L’Association des propriétaires du Québec (APQ) soumet la même idée. « Ça changerait la situation s’il y en avait un, la moitié des propriétaires accepterait les animaux contre 38 % actuellement », affirme le président de l’APQ, Martin Messier.
Roger Bergeron émet tout de même quelques réserves. « C’est une solution intéressante, mais qui va définir la valeur du prix de la garantie, la valeur du chien qui jappe ? Finalement, cela va demander plus de gestion que si on laissait le libre arbitre aux propriétaires. »
Pour répondre à cette problématique, la CORPIQ a une idée. « Il faudrait valoriser les négociations libres et contractuelles, car les risques de dégradations ne sont pas les mêmes en fonction des logements, s’ils sont neufs ou pas par exemple. On ne préconiserait donc pas un montant d’avance. »
Cependant, selon Marc-André Plante, il ne faudrait pas que tous les logements puissent permettre des animaux, car certains appartements sont trop petits pour en accueillir.